L’abstraction
L’abstraction:
L’abstraction est une peinture qui refuse la copie et la figuration du monde extérieur. Libérée de l’imitation, la surface de la toile devient le sujet du tableau. Les formes et les couleurs se multiplient librement, l’espace s’étale dans tous les sens. L’artiste exprime ses sentiments et ses sensations, il traduit son paysage intérieur.
Les fondateurs:
Le peintre russe Wassily Kandinsky (1866-1944) signe en 1910 sa première œuvre abstraite : une aquarelle qui représente l’univers intérieur du peintre, sans relation avec les apparences du monde extérieur. « L’objet nuit à mon tableau », dit-il. C’est l’invention d’une nouvelle possibilité de peindre : « exprimer la nécessité intérieure ». Après 1921, il enseigne en Allemagne à la célèbre école d’art du Bauhaus les règles de la conception formelle (design) et de la peinture murale.
Paul Klee (1879-1940) est un artiste solitaire. Grand voyageur, il est influencé par les lumières de la Méditerranée. Il individualise un style d’abstraction coloré musical et poétique. « La couleur et moi ne faisons plus qu’un », écrit-il en 1914. Il s’installe au Bauhaus, où il enseigne le dessin et la couleur.
Avec la montée du nazisme, l’art abstrait est dénoncé comme décadent et dégénéré. L’école du Bauhaus est liquidée, les peintres sont poursuivis. Kandinsky se réfugie en France et Klee s’installe en Suisse.
L’abstraction géométrique:
L’abstraction géométrique est un langage radical qui cherche à accéder au degré absolu de la peinture : ne peindre que des formes géométriques élémentaires. mm Le peintre français Robert Delaunay (1885-1941) invente l’espace chromatique, une abstraction qui s’appuie sur la couleur nuancée à l’extrême. Il peint des formes circulaires concentriques qui créent une sensation de « dynamisme rotatif ».
Les théories du néo-plasticisme, élaborées après 1917 par le Hollandais Piet Mondrian (1872-1944) et les peintres de la revue hollandaise De Stijl (« le style »), manifestent l’usage strict de la ligne droite, tracée à l’horizontale et à la verticale, et l’utilisation exclusive des trois couleurs primaires (jaune, rouge et bleu) et des trois non-couleurs (noir, blanc, gris). Posées en aplats réguliers, elles remplissent des surfaces carrées ou rectangulaires qui découpent et composent le format du tableau.
Après 1915, le peintre russe Kazimir Malevitch (1878-1935) invente le suprématisme. Influencé par les courants de pensée de la Révolution russe, les suprématistes prônent une peinture universelle : une abstraction complète qui n’utilise que des structures pures, abstraites et géométriques. Il peint en 1918 l’ultime expérience de l’abstraction géométrique du début du siècle, le célèbre Carré blanc sur fond blanc.
L’abstraction lyrique:
Après la Seconde Guerre mondiale, Hans Hartung (1904-1989), Georges Mathieu (né en 1921) et Pierre Soulages (né en 1919) expriment leur subjectivité. Leur peinture est spontanée, directe et automatique. Sous la double influence de la calligraphie extrême-orientale et de l’automatisme des surréalistes, ils privilégient l’expressivité de la couleur, de la ligne et du geste.
le lyrisme et la géométrie:
Le premier tableau abstrait:
Le premier, j’ai rompu avec la tradition de peindre les objets qui existent. J’ai fondé la peinture abstraite », écrit Kandinsky. Cette aquarelle entièrement abstraite est datée de 1910. Kandinsky utilise de l’encre de Chine sur un papier de grand format. Il agence sur la surface blanche des touches de couleur ponctuées par quelques traits vifs à l’encre de Chine noire. La référence au réel a disparu de l’image.
Un tableau « centrifuge »:
Piet Mondrian (1872-1944) dessine ici un quadrillage qui souligne la planéité de l’image. Deux petits rectangles (bleu et rouge : couleurs primaires) sont répartis latéralement de part et d’autre de cette grille orthogonale. Ils expriment le dynamisme et la sensation d’expansion de la toile.
Vidéo : L’abstraction
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : L’abstraction
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