Matériaux
La Terre compte des régions si diverses et témoigne d’une telle variété climatique, topographique et biologique, que les hommes ont exploité des matériaux très variés, les traitant selon des méthodes qui n’ont cessé d’évoluer. A lieu différent, flore et faune différentes ; le mouton doit pouvoir brouter, les vers à soie ont besoin de chaleur, les palmiers dont on tire le raphia ne prospèrent que sous les Tropiques. Pendant des millénaires, on ne put ainsi utiliser que des matériaux disponibles localement, ce qui entraînait l’existence de compétences spécialisées dans l’exploitation de ressources spécifiques. Au fil des siècles, cependant, l’évolution des marchés et la création de routes commerciales ont rendu les mêmes matériaux accessibles à tous les habitants de la planète.
Le luxe:
Ceux qu’il est difficile de se procurer, parce que leur production est trop épineuse, ou qu’ils ne sont accessibles que par le commerce, sont devenus des signes de richesse et de statut social. Des artisanats « de luxe », souvent spécialisés, voire installés dans les villes, se chargent de les traiter, souvent avec un très grand raffinement.
La religion:
la religion exerce souvent une influence puissante sur l’usage de tel ou tel matériau : les hindouistes et les bouddhistes orthodoxes refusent ainsi d’utiliser le cuir et tous les produits tirés de l’abattage des animaux, tandis que les musulmans se voient interdire de porter de la soie à même la peau. Ce qui paradoxalement a entraîné l’invention du mashru (« permis», en arabe), textile où la soie est tissée en armure satin avec une chaîne de coton !
Inversement, le déroulement de nombreuses cérémonies religieuses, en particulier dans le christianisme, a toujours été marqué par l’emploi de broderies et de matériaux coûteux. C’est là un véritable marché que nombre d’ateliers spécialisés, dont beaucoup dans le tissu, se chargent d’approvisionner.
Matériaux modernes:
L’industrialisation, les technologies nouvelles, ont permis la création de matériaux synthétiques bon marché qui ont souvent supplanté les fibres naturelles. Certes, « synthétique » et « traditionnel » ne font pas bon ménage, mais un peu partout les produits nouveaux ont été accueillis avec enthousiasme ; en Afrique occidentale, les Yoruba du Nigeria intègrent ainsi le lurex dans leurs tissus, non sans obtenir des effets époustouflants, tandis qu’au Pakistan on peut trouver des corsages brodés de cellophane !
Vidéo : Matériaux
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur :