Leheria et mothara
Aux XIX et XX siècles, les Marwaris, communauté de marchands originaires du Rajasthan, ont dominé les activités commerciales de l’Inde ; ils se coiffaient de turbans aux couleurs vives fabriqués selon la technique du leharia (mot hindi signifiant littéralement « vagues »), procédé toujours en usage chez les teinturiers des villes de Jodphur, Jaïpur, Udaipur et Nathdwara.
Technique:
La méthode du leheria est une variante de la teinture sur nœuds. Les tissus, généralement destinés à des turbans ou des saris, sont roulés diagonalement d’un coin à l’autre, puis noués aux intervalles requis et teints. On obtient ainsi un motif à rayures obliques. Pour créer des zigzags ou des ondulations, l’étoffe est d’abord pliée en éventail sur toute sa longueur.
Elle peut ensuite être dénouée, repliée et roulée de nouveau, cette fois dans le sens de l’autre diagonale, puis teinte encore une fois. Cela permet d’obtenir des motifs à carreaux appelés mothara, chacun étant de la dimension d’une lentille (moth en hindi). On peut également y ajouter d’autres couleurs par nouages successifs, immersion dans différents bains colorants, puis décoloration partielle.
Les teintures devant pénétrer profondément un tissu étroitement noué, cette technique n’est applicable qu’à des soies ou des cotons minces, très perméables et lâches.
Les tissus leheria sont vendus avec les noeuds encore en place pour bien montrer qu’ils sont authentiques. Une petite portion est toutefois dénouée afin que les acheteurs éventuels puissent en admirer les motifs.
Vidéo : Leheria et mothara
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