Teinture sur réserve a la cire par impression
C’est à Java, vers le milieu du XIX siècle, qu’apparut la technique de teinture sur réserve par impression avec un bloc de cuivre appelé cap : suite à la guerre de Sécession, l’interruption des livraisons de coton avait entraîné celle des imitations européennes du batik en Indonésie. C’est à l’Europe, et à ses tampons d’impression, que les Javanais empruntèrent l’idée du cap, par ailleurs inspiré des techniques des joailliers chinois.
Ce fut vraiment une révolution dans la fabrication du batik ; auparavant, il fallait des mois à une femme maniant un canting pour produire ce type de tissu. On vit apparaître des ateliers où des hommes se chargeaient de ce travail, ardu et souvent malsain : ils pouvaient produire jusqu’à huit pièces de batik par jour.
Technique:
Les artisans se tiennent devant une table rectangulaire soigneusement rembourrée. A côté d’eux, sur un petit réchaud, un récipient circulaire à fond plat contenant de la cire. Un filtre composé de fils de cuivre et d’un tampon de fibres y est plongé, puis recouvert d’un tissu absorbant, ce qui permet de retenir toutes les impuretés en suspension dans la cire.
Le cap est pressé contre ce filtre, puis appliqué sur le tissu. L’artisan répète le processus pour imprimer le motif sur toute l’étoffe, en changeant de cap au besoin. Il est payé à la pièce, ce qui lui impose de travailler rapidement.
Usages:
La production de tissu à motifs imprimés est à la fois plus rapide et moins coûteuse qu’avec un canting : c’est pourquoi désormais toutes les couches de la société indonésienne peuvent s’offrir des batik. En Europe, certains fabricants, pour répondre à la demande, en produisent massivement des imitations bon marché : presque tous les « batiks » portés en Afrique occidentale sont en fait imprimés à la machine en Hollande.