Les styles : La notion de styles
La notion de styles
Nous distinguerons trois aspects du style.
Le style comme élément formel constant
Meyer Schapiro (Style, artiste et société, 1982) donne cette définition : « Par style, on entend la forme constante — et parfois les éléments, les qualités et l’expression constants — dans l’art d’un individu ou d’un groupe d’individus » (voir document en fin de chapitre). D’abord employé en littérature, le terme a été ensuite étendu à tous les arts et il sert à définir tout ce qui appartient à la manière propre d’un artiste. On a pu ainsi attribuer à un artiste des œuvres non signées en raison de caractéristiques propres à cet artiste. Les œuvres d’art peuvent être groupées par rapport à des critères de ressemblance portant sur un « air de famille », et comme il y a un style individuel, il y a aussi un style lié à une région, à un pays, à une période, à une école. Le courant déterministe en histoire de l’art (Hippolyte Taine, Joseph Strzygowski) a su tirer parti de ce constat.
Le style comme unité organique entre les formes
Henri Focillon, dans La Vie des formes (1934), donne cette autre définition : un style est « un ensemble cohérent de formes unies par une convenance réciproque ». Cet ensemble organique évolue et on peut envisager cette vie soit comme étant une dialectique, soit comme faisant partie d’un processus expérimental. Dans les deux cas, le style vise toujours « le point de la plus haute convenance des parties entre elles ». La notion de style est alors liée à l’idée d’unité de l’œuvre. Cette conception organique est à l’origine du processus cyclique de l’évolution infinie de l’art (Wôlfflin).
Une même dénomination s’applique à la fois à « un style n’apparaissant qu’une fois dans l’histoire et à un type ou à une phase stylistique récurrents ». Pour opérer cette distinction, on emploie une majuscule dans le premier cas, une minuscule dans le second.
Le style comme intensité d’expression
À ces éléments formels ou motifs, et à ces relations formelles, Meyer Schapiro ajoute les qualités, c’est-à-dire des effets d’expression, l’évocation de sentiments. Il faut avouer qu’on est jamais parvenu à décrire avec précision et objectivité un style, les auteurs devant procéder par comparaison, confrontation, opposition d’œuvres. Pour Emile Mâle (L’Art religieux en France au xm’ siècle, *899), le style naît de l’intensité spirituelle d’une époque. Dans le même ordre d’idées, on a pu dire que la civilisation occidentale était divisée entre une tendance gréco-romaine qui est, dans l’ensemble, positiviste et critique, et un aspect judéo-chrétien qui est généralement transcendant et religieux.
Vidéo : Les styles : La notion de styles
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