L’Art : architecture et le spectacle
Les théâtres à gradins
Les Romains reprennent ce modèle, mais en ville. Il faut alors remplacer la colline par une structure solide pour soutenir les marches. La scène, en demi-cercle, s’adosse à un mur, dont le décor, qui reste permanent, rappelle les imposantes façades de palais.
Pour jouer les pièces des auteurs anciens, à la Renaissance, l’architecte italien Palladio construit à nouveau des théâtres à gradins d’après les modèles antiques. Dans le Théâtre Olympique qu’il bâtit à Vicence, le public est installé sur des gradins en demi-cercle, et le mur de scène se transforme en un prodigieux décor de ville en trompe-l’œil.
Les spectateurs se sentent plus proches sur des gradins, et ils ont le sentiment de partager le spectacle. Le compositeur allemand Richard Wagner, qui recherche cette communion du public, reprend la disposition en gradins dans la salle qu’il crée à Bayreuth, à la fin du XIXe siècle. Pour la première fois, grâce à l’électricité, la scène est éclairée alors que la salle est plongée dans l’obscurité. La musique semble venir de nulle part, car les musiciens sont invisibles, installés dans une fosse creusée juste devant la scène.
Les arènes
Ce sont des salles de spectacle dont la scène, appelée arène – l’ancien mot pour « sable » -, est complètement entourée de gradins. Leur modèle est le Colisée, à Rome, conçu pour les combats de gladiateurs et les chasses aux fauves. Les arènes sont devenues les salles des compétitions sportives, et l’enceinte où les animaux peuvent être lâchés en sécurité pour les corridas ou les jeux du cirque.
Les théâtres à loges
Ils permettent de séparer les publics selon leur niveau social. Les théâtres anglais, à I époque de la reine Elisabeth, sont construits en bois, à l’extérieur des villes. Les représentations sont données en plein air, et le public y assiste debout, ou assis sur des bancs placés dans des galeries couvertes. Cette disposition, qui est celle du théâtre de Shakespeare, le Globe, s inspire des cours d’auberges qui accueillaient des spectacles. Les salles d’opéra italiennes du XVIIesiècle reprennent le principe des galeries. Des balcons courent autour de la salle sur plusieurs étages, divisés en loges occupées par les
Ces « salles à 1 italienne », en forme de U, sont peu à peu préférées aux « salles à la française », dont la forme rectangulaire vient des salles de jeu de paume (ancêtre du tennis joué avec la paume de la main).
Dans les loges des salles d’opéra ou de théâtre du X l X » siècle, c’est le public qui vient se donner en spectacle. Pendant les entractes, des fumoirs et des restaurants permettent de se détendre. La salle de spectacle occupe peu d’espace en comparaison de celui qui est réservé à l’imposant hall d’entrée et à son escalier majestueux, ainsi qu’aux remises des décors et des machineries qui les actionnent.
De nouvelles expériences
Au X.V siècle, la représentation théâtrale devient une véritable expérience pour le spectateur, qui voit se transformer la scène, les décors et la salle. Par exemple, un architecte du Bauhaus (école d’avant-garde allemande),
Andréas Weininger, imagine un « Théâtre sphérique » dont la salle, en forme d’entonnoir très profond, plonge sur la scène en contrebas ; ou encore Walter Gropius, dont le « Théâtre total » est fait de trois scènes utilisables en même temps. Ces théâtres n’ont pas été réalisés, mais ils ont donné naissance à des salles modulables, qui permettent de transformer la scène et d’installer les sièges du public en fonction des spectacles.
A l’heure actuelle, pour accueillir un public de plus en plus important, on construit des centres comprenant des salles d’opéra, de concert, de danse et de cinéma, où les gradins comme les balcons sont utilisés et parfois combinés.
Vidéo : L’architecture et le spectacle
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