L'Art : Peinture et photographie
La découverte de la photographie est annoncée à Paris, le 19 août 1839, par le député Arago lors d’une séance historique réunissant l’Académie des sciences et l’ Académie des beaux-arts.
L’invention de la photographie
Les deux inventeurs de la photographie, Nicé- phore Niépce et Jacques Daguerre, s’étaient associés dès 1829 pour mettre au point le daguerréotype, un procédé qui permet de fixer une image sur une plaque de cuivre ou de métal. Le daguerréotype connaît très vite un succès mondial. En 1841, l’Anglais William Henry Fox Talbot, qui a mené ses propres recherches dans son pays, met au point un autre procédé, le calotype, permettant d’obtenir, sur du papier, plusieurs épreuves d’une image à partir d’un seul négatif. Mais il faudra attendre dix ans pour que l’image sur papier, tenue à l’écart par le succès du daguerréotype, détrône la plaque de cuivre ; vinrent ensuite les plaques de verre qui, enduites d’un produit chimique, le collodion, donnaient une plus grande précision au motif.
À la conquête du monde
Dès les années 1850, une multitude d’amateurs découvrent la photographie et l’exercent avec passion. La Société française de photographie est créée en 1854. Amateurs, artistes et scientifiques échangent leurs travaux, confrontent leurs expériences, exposent leurs photographies.
Des artistes formés à la peinture, comme Henri Le Secq ou Charles Nègre, choisissent de s’exprimer par la photographie et réalisent des séries de reportages dans les rues de Paris, dans ses environs et dans la campagne française. On voit le monde en images. D’Egypte, de Colombie, du bassin méditerranéen, de Chine, des voyageurs ramènent de leurs excursions archéologiques d’impressionnantes vues des monuments des civilisations passées.
Les techniques, en s’améliorant, favorisent un nouveau métier, celui de portraitiste. Les ateliers et les studios de photographie se multiplient dans les grandes villes, où tout le monde veut se faire photographier. A la fin des années 1850. Les portraits tirés en de nombreux exemplaires sont utilisés comme cartes de visite. L’un des plus célèbres ateliers est celui de Nadar. De son vrai nom Félix Tournachon, Nadar, âgé d’une trentaine d’années, abandonne la caricature et commence à pratiquer la photographie dans un petit atelier de la rue Saint-Lazare. Bientôt toutes les personnalités du monde de l’art et de la littérature défilent dans son studio.
Dans ses portraits, comme ceux du poète Charles Baudelaire, il cherche surtout à concentrer l’attention sur le visage du modèle, en laissant le- fonds neutres et en jouant sur des éclairages délicats. De son aérostat, qu’il appelle le Géant, Nadar expérimente les premières photographies aériennes de Paris.
clic-clac, merci Kodak !
Lorsque les plaques de verre, lourdes et peu maniables, sont remplacées par des substances chimiques, la photographie prend réellement son essor. De découvertes en découvertes, l’appareil photographique devient une petite boîte noire, inventée par George Eastman vers 1887, qui porte le nom de Kodak. Tout le monde peut alors photographier et essayer de saisi)’ le mouvement et les attitudes prises sur le vif, en faisant des photos que I on appelle des instantanés. La photo entre dans la famille et rythme les grandes étapes de la vie. Jacques-Henri Lartigue, dès l’âge de huit ans, tient jusqu’à la fin de sa vie, en 1986, un journal photographique et fixe, avec humour et tendresse, les instants de bonheur de son enfance, les exploits sportifs de ses proches ou l’élégance des femmes de la Belle Epoque.
Et la photographie devient un art
Libérée des contraintes techniques, la photographie veut être considérée comme un art, un moyen d’expression au même litre que la peinture. C’est en Angleterre que le mouvement pictorialiste (dans le mot « pictoria- liste » on trouve l’origine latine pictura, « peinture ») prend naissance, avec Henry Emerson, qui, renonçant à sa carrière de médecin, se passionne pour la photographie. Pour lui, elle est le moyen qui permet, sans manipulation, de reproduire la nature et le réel tels que l’homme peut les percevoir. Dans le même esprit, le photographe français Robert Demachy participe au premier Salon international d’art photographique organisé à Paris. Il utilise différents procédés pigmentaires, dont la gomme bichromatée et le pinceau. Pour accentuer la beauté du tirage et rappeler ainsi la matière de la peinture.
Aux Etats-Unis, Alfred Stieglitz crée en 1903 le groupe Photo-Sécession et la revue Camera Work, qu’il publie jusqu’en 1917. C’est la plus parfaite de ces revues d’avant- garde où l’on débat des rapports de la photographie avec les autres arts. Le photographe Edward Steichen s’associe avec lui pour la reconnaissance de la photographie artistique. Elle est aux Etats-Unis d’une extraordinaire vitalité et participe à la création d’un art national qui rivalise avec la peinture et la sculpture.
À la veille de la Première Guerre mondiale, la photographie n’a pas encore cent ans, pourtant elle a trouvé sa place dans le monde de l’art. Il lui restait à conquérir la couleur, c’est chose faite avec les autochromes des frères lumière. Plus proches de nous, les reportages de Robert Capa, les « instants d’éternité » d’HENRI CARTIER – BRESSON, les photographies de mode de Richard Avedon, les montages conceptuels de Christian Boltanski confirment que, grâce à l’étonnante richesse de ses moyens d’expression, la photographie est bien au service de la création artistique.
Vidéo : L’Art : Peinture et photographie
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