Le pantalon
Le pantalon, vêtement qui recouvre les jambes jusqu’aux chevilles, peut être large ou étroit, à plis ou à pinces, avec deux sortes d’ouvertures possibles sur le devant : la braguette, au milieu, ou l’ouverture parallèle, appelée pont.
L’influence du cheval sur le pantalon
□ L’évolution du pantalon recoupe la domestication du cheval. Ainsi, à l’est de l’Europe, 2 000 ans avant notre ère, le cheval devint animal de monture puis de trait, et le pantalon un vêtement indispensable pour le cavalier.
□ Les Celtes et les Germains adoptèrent cette tenue pratique pour monter à cheval et l’appelèrent braies. Réalisées en divers matériaux, elles comportaient deux jambes indépendantes dont le haut s’enroulait autour du bassin.
□ Les Romains, fidèles à la toge, condamnaient à mort quiconque portait ces braies, symboles des hordes qui envahissaient l’Europe.
□ Les Perses portaient sous leur robe un pantalon qui affirmait leur rang social et la possession d’un cheval.
□ Le pantalon fut de tout temps associé au cheval et à la puissance militaire. Mais il servit également d’alibi aux premières femmes qui montaient à cheval.
Un parcours fragmenté
□ Le pantalon change ensuite souvent de nom. Au Xe siècle, il s’appelle chausses. Ces chausses remontent jusqu’à la taille, et au xve siècle, on invente la braguette, qui virilise le costume.
□ Au xvie siècle, ces chausses deviennent rhingrave, sorte de jupe-culotte plissée ornée de dentelles, qui soulève de nombreux sarcasmes. A la même époque, quelques jeunes hommes adoptent le pantalon en drap qui se termine à la cheville. Cette tenue est choisie par les marins et les travailleurs des ports. Un siècle plus tard, la culotte devient l’emblème de l’aristocratie française. A la Révolution, sous l’initiative des dockers marseillais, le pantalon réapparaît. Les nobles baptisent alors ces derniers, sans-culottes, car ils rejettent leur tenue.
□ Le pantalon contemporain est définitivement adopté en 1850, sous le sobriquet de tuyau de poêle. Il offre un masque égalitaire en cachant les imperfections éventuelles des jambes. Depuis, seuls quelques détails ont transformé le pantalon : le revers, inventé par Édouard VII en 1909, le pli ou la cassure à la cheville.
Le pantalon au féminin
□ C’est en Perse que l’on rencontre les premiers pantalons portés par les femmes sans robe pour les recouvrir.
□ Jusqu’au xvnï’ siècle, des femmes tentent de l’adopter, mais sans succès. Sous la Révolution, un décret interdit de porter un habit du sexe opposé ; le Consulat autorise les femmes à porter le pantalon, sous réserve d’autorisation préfectorale.
□ Les sports, notamment la bicyclette et le ski, permettront aux femmes de s’habiller en pantalon. Depuis, il est devenu le symbole de l’émancipation féminine et du confort, s’imposant dans toutes les couches de la société.
La salopette
■ La salopette de tous les âges
Du mot Français salope « sale », la salopette est un pantalon dont le devant est prolongé vers le haut par une bavette et qui s’attache par un système de bretelles qui passent par les épaules.
À l’origine, la salopette était un vêtement de travail réalisé en coton ou en denim. Mais sa destinée va croiser de nombreuses générations qui vont chacune l’adapter à leur époque et à leur besoin.
■ Le premier vêtement intergénérationnel
Confortable malgré un système de boutonnage parfois délicat, la salopette ne pouvait que plaire aux femmes enceintes voulant continuer à porter le pan- ¡Il talon. Si la salopette est synonyme d’un style de vie décontracté, elle va s’imposer comme le premier vêtement fantaisie que porteront les enfants dès leur naissance.
Boulot et salopette
L’âge adulte aussi a sa salopette. Réservée au travail manuel ou agricole, elle figure de moins en moins dans les garde- robes masculines. C’est la marque Adolphe Lafont qui demeure un des derniers spécialistes de vêtements de travail et fabrique encore des salopettes dont le plus gros de la production est exporté vers l’Allemagne.
Un vêtement unisexe
Depuis 1966, la salopette semble revivre une heure de gloire en devenant l’emblème d’une jeunesse androgyne qui ne veut pas grandir, ou affirmer une féminité trop précoce. Pour la première fois depuis plus de vingt ans, la salopette instaure une frontière vestimentaire entre les parents qui ne la portent plus, et leurs enfants. L’influence des sports de glisse, la généralisation du pantalon large (buggy) sont autant de phénomènes qui ont contribué à sa redécouverte.
En France, la marque Mustang a été la première à proposer une salopette affranchie des années 70 où elle était cantonnée. Outre la traditionnelle salopette en jean, Mustang va innover en créant des salopettes fantaisies en toile de coton, en velours côtelé, en satin brillant dans des couleurs vives et des motifs à carreaux ou à rayures.