Le voyage sentimental : entre la seconde moitié du XVIe et le début du XVIIe siècle
Entre la seconde moitié du XVIe et le début du XVIIe siècle, la pratique du voyage est devenue peu à peu une institution pour la formation des classes dirigeantes anglaises. Aux Anglais se sont joints ensuite les français, les Flamands, les Hollandais, les Allemands, les Suédois et d’autres encore provenant de ions les pays d’Europe. Une foule de voyageurs toujours plus nombreuse à chaque décennie est arrivée en Italie. Les “touristes”, au Siècle des lumières, forment, selon De Seta, une académie itinérante sans précédent dans l’histoire de la civilisation occidentale : » ‘Ile se consacre non seulement à l’étude des classiques et des antiquités, mais aussi à celle des autres mondes. En même temps, un sentiment européen commun prend naissance, dont Montaigne a déjà fait dat, sentiment souligné après lui par le docteur Johnson et qui prend forme malgré les divergences religieuses. Rome est d’abord l’axe central, puis l’attention se déplace vers Naples, Herculanum, Pompéi, Paes- inin et la Sicile. L’antique, l’exotique, le folklorique composent la gamme des plaisirs esthétiques. Chaque voyageur vit son voyage en Italie comme l’évocation d’un mythe qui se mélange aux souvenirs des classiques, des poètes latins, des légendes, des images des icstes de Rome qu’avaient offertes des artistes comme l’iranèse. Intellectuels et peintres recherchent le voyage même comme mythe. Voyageurs et védutistes se retrouvent dans une émotion commune et dans le sentiment du paysage conquis. De Brosses, Addison, Berkeley, Gibbon, Knight, Goethe, tout comme I . jones, Poussin, le Lorrain, Robert, Fragonard, Th. Jones, Wright of Derby, Ducros, Ilouël, Mackert, Corot.