L'Art : les Gratte – Ciel et les tours
Les gratte-ciel du XIX siècle
C’est aux Etats-Unis que les gratte-ciel ont été inventés. En 1871, la ville de Chicago est détruite par un incendie. Il faut la reconstruire, mais les terrains sont chers, et la grande ville attire de plus en plus de gens qu’il faut loger. Pour gagner de la place, I idée de bâtir en hauteur s’impose. Or. il est impossible de construire plus de six étages avec les matériaux de construction habituels, en pierre ou en brique, parce que leur poids écraserait les fondations. En même temps, l’invention de l’ascenseur par Ottis, en 1851, va permettre de franchir les étages sans effort.
L’architecte William Le Baron Jenney, après des études en France où il découvre l’usage du fer dans l’architecture, est un des premiers à utiliser 1 acier, un métal léger et résistant obtenu industriellement à partir du fer. Pour construire des bâtiments de bureaux. Il commence par renforcer les murs de brique avec des colonnes d’acier, puis réalise toute l’ossature du gratte-ciel en acier. Le poids des étages repose sur ce squelette métallique et les murs n’ont plus qu’un rôle de remplissage. La façade peut alors être construite dans un matériau léger et peu épais, en céramique, facile à entretenir et économique, ou même en verre, ce qui permet de multiplier le nombre de fenêtres. Louis Sullivan préfère la terre cuite moulée industriellement, dont la matière naturelle de couleur chaude et le moulage décoratif permettent de personnaliser les immenses façades.
Très vite, les premiers gratte-ciel, équipés d’ascenseurs, atteignent douze, quatorze, vingt étages. Plutôt que de suivre une organisation horizontale traditionnelle par étages, les lignes verticales de la façade soulignent la hauteur du bâtiment.
Les gratte-ciel sont divisés en trois parties inégales : une base, qui met le bâtiment en contact avec la rue, et par laquelle se fait l’entrée ; les étages empilés les uns sur les autres; un sommet où sont dissimulées les nombreuses machineries des ascenseurs ou celles qui servent à la ventilation.
Pendant la période qui précède la Première Guerre mondiale, à New York, on construit des gratte-ciel de plus en plus hauts, dont certains copient le style des cathédrales gothiques et abandonnent les formes modernes inventées pour cette nouvelle architecture de bureaux.
Lie gratte-ciel, architecture spectaculaire, est le symbole de la ville moderne. Grâce aux techniques et aux matériaux nouveaux, il peut s’élever toujours plus haut. Les gratte-ciel de Manhattan à New York, de la Défense à Paris, de la City de Londres, de Hong-Kong ou
de Tôkyô sont des signes, inscrits dans la ville, de l’ambition et de la réussite du monde des affaires.
Les gratte-ciel de l’entre-deux-guerres
L’architecture profite des progrès techniques de l’industrie réalisés au cours de la Première Guerre mondiale. Ainsi, les gratte-ciel des années vingt dépassent les trente étages. En 1931. L’Empire State Building à New York, avec ses cent deux étages, symbolise l’enthousiasme des Années folles. Les tours sont posées dans la ville comme de gigantesques sculptures de style Arts déco, surmontées d’une longue aiguille qui s’élance dans le ciel. Mais la crise économique de 1929 interrompt leur construction.
Au cours des années trente, des architectes autrichiens et allemands fuient le nazisme et s’installent aux Etats-Unis. Ils inventent un nouveau type de gratte-ciel, aux formes géométriques simples et claires, qui servira de modèle à tous ceux qui seront construits après la Seconde Guerre mondiale dans le monde, dont le style est appelé « style international ».
Les gratte-ciel de l’architecte allemand Mies van der Roue, émigré aux États-Unis, ont la forme de parallélépipèdes. Leurs façades en verre ne sont plus que des écrans où se reflète la ville.
Les gratte-ciel de béton
Moins cher que l’acier, le béton armé est largement adopté dans la construction au cours des années soixante et soixante-dix. Le squelette de l’immeuble n’est plus en fer mais en béton armé. Le béton est réalisé à partir de sable et de graviers mêlés avec de l’eau; on peut lui donner toutes sortes de formes en le moulant, et, pour qu’il soit résistant, on le renforce avec des structures métalliques.
Avec ces formes préfabriquées et répétées à l’infini, les étages sont empilés sur de très grandes hauteurs. Les immeubles d’habitation se transforment en véritables tours et les immeubles de bureaux dépassent les cent étages.
Les gratte-ciel des années quatre-vingt
Les gratte-ciel surgissent dans toutes les grandes capitales. Certains architectes mettent en évidence les apports de la haute technologie, qui se dit en anglais high-tech. Les gratte- ciel high-tech de Norman Foster et de Richard Rogers ressemblent à des machines de verre et d’acier. Les ascenseurs et les conduits d’aération sont très visibles à l’extérieur des bâtiments, ce qui permet de libérer 1 espace intérieur. La lumière du jour traverse de grandes verrières, et forme un puits de lumière spectaculaire au cœur du bâtiment.
D’autres architectes refusent la nudité des gratte-ciel modernistes ; ils s’inspirent alors de l’architecture antique, avec ses frontons et ses colonnes, pour animer leurs construction : ces gratte-ciel sont « postmodernes ».
Bien que la plupart des gratte-ciel réalisés aujourd’hui dépassent rarement les cinquante étages, 1 homme continue à vouloir construire toujours plus haut. Jean Nouvel a remporté, en 1991, le concours du Grand Axe de la Défense avec son projet de la Tour Sans Fin. Si ce projet est réalisé, le gratte-ciel aura 420 mètres de haut et son sommet disparaîtra dans le ciel.
Vidéo : Les Gratte – Ciel et les tours
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