L'innocence de l'art naïf et de l'art brut
L’art naïf et de l’art brut
Pour mieux connaître la nature de l’art, on s’est aussi tourné vers ceux qu’on appelle les « naïfs ». En peinture, leurs productions comprennent les enseignes, les ex-voto, les emblèmes corporatifs, les certificats illustrés (diplômes, brevets d’ouvriers, brevets militaires), les pages illustrées de type images d’Epinal… Des peintres naïfs sont célèbres : le Douanier Rousseau, Louis Vivin, Camille Bombois, André Bauchant, Séraphine Louis, René Rimbert. Les critères fondamentaux permettant de spécifier cet art sont, pour Robert Thilmany (Critério- logie de l’art naïf, 1984), un certain parfum d’innocence issu de la maladresse et de l’ingénuité, la poésie née de la gaucherie, l’originalité créatrice échappant au banal et au répétitif, la dimension métaphysique (festive, symbolique, hédoniste, religieuse, sociale, mystique). Pas si naïf que cela ! Le Douanier Rousseau fréquente assidûment Picasso et Apollinaire.
Enfants et naïfs donnent libre cours à des facultés qui restent inhibées chez les adultes. Michel Thévoz (L’Art brut, 1975) démontre qu’il en va tout autrement avec l’art brut qui caractérise des « productions d’art menées dans l’ignorance ou dans le mépris de la production et de la mode, dans l’inconscience du concept d’art, ou, en tout cas, en dehors de l’ornière institutionnelle ». De tels travaux sont réalisés par des originaux et des marginaux, dans la solitude ou l’exil social, dans des lieux de détention pénale ou psychiatrique. Leurs œuvres suscitent en nous « cette angoisse sourde que nous ressentons chaque fois qu’on nous contraint à faire l’expérience de nos limites ».
Vidéo : L’innocence de l’art naïf et de l’art brut
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