Morphologie des beautés naturelles : Caractéristiques lumineuses de la terre
La terre, considérée d’un point de vue symbolique et architectonique, est le temple des hommes. Elle est sacrée en raison de sa fertilité, elle est splendeur des choses, divinité vivante. Gaïa est pammeteira potnia. Elle renvoie à l’origine : la terre argileuse, clans beaucoup de mythes de création du monde, est la matière au moyen de laquelle l’homme est façonné.
L’élément terre, attribué suivant notre tradition symbolique à la combinaison du sec et du froid, est mis en relation avec l’automne, avec la bile noire, la rate, la couleur du plomb. Sa figure tutélaire est la mélancolie.
Dans la tradition grecque, la terre est représentée par une déesse mère (gr. Gaia, lat. Tellus). On lit dans Eschyle : “Salut à toi, ô Terre, mère des hommes, grandie dans le sein des dieux, couverte de fruits pour le bénéfice des hommes.” Et puis les noces entre le ciel et la terre sont au fondement de bien des rites et des mythes archaïques, en particulier dans les cultes de fertilité. Gea a été à l’origine d’une très riche généalogie de mythes ; elle s’est distinguée ensuite de Déméter, la terre mère de la seconde génération des dieux, partie, d’une façon très humaine, à la recherche de Perséphone, sa fille enlevée par Hadès. Dans l’Hymne homérique à Déméter, la déesse est représentée comme “une admirable Heur rayonnante, un spectacle prodigieux’– pour les dieux et pour les hommes ; de ses racines cent fleurs s’épanouissent et remplissent de parfum le ciel, la mer et la terre, qui sourient. L’histoire de l’enlèvement est, par son dénouement, à l’origine des saisons dans une représentation qui voit l’homme comme appartenant aux cycles de la terre. Chaque année, Perséphone est autorisée à fuir Hadès et à rejoindre sa mère sur l’Olympe à l’époque de la floraison pour retourner aux Enfers au moment des semailles.