Surprise du regard mobile : Les beautés antiques
Les beautés antiques n’étaient pas seulement des expressions de l’art et de la philosophie. Perdre la mémoire des lieux veut dire perdre la mémoire de la ; beauté qui est consubstantielle à l’esprit de la terre, j i ne organisation différente de l’espace, une reconsidération structurale du travail dans les campagnes, mais aussi l’usage de la limite comme un recours contre I uniformité actuelle des lieux seraient une solution possible. Il est urgent en fait de penser à une véritable carte de la mémoire de cette beauté, et pas seulement pour fournir des guides littéraires de la ville et des villages ; car le sentiment du paysage aussi bien dans ses différentes causes qu’à travers ses diverses connexions culturelles et artistiques n’a pas changé. Dans ce contexte, le regard n’est pas exclu, mais il se fait plus métaphorique et devient interprète des origines.
Nous avons rappelé l’importance du paysage, à la ville et à la campagne. Dans les hybrides urbains, on trouve de plus en plus rarement des lieux que l’on peut appeler des jardins ou des potagers et que I on peut parcourir pour admirer l’art de l’espace rural, urbain, etc. De même que le regard n’est pas séparé de la mémoire, il ne l’est pas non plus de la disposition
des œuvres d’art. On ne peut pas penser déplacer de leurs sites d’origine toutes les œuvres pour les enfermer dans des musées en trahissant du même coup leur signification et leur fonction. La Maclonna ciel Parto de Piero délia Francesca à Monterchi provoque, par exemple, une grande surprise qui fait le lien entre paysage et art. La Madone était conservée dans une petite église de campagne et devrait y retourner. Œuvre et paysage forment un monde dans lequel nous sommes pris et où nous évoluons grâce au regard. Accepter de perdre cette relation, c’est choisir de se mutiler sur le plan esthétique.