Teinture sur réserve à la cire: le couteau chinois
le plus vieil exemple de teinture sur réserve à la cire est d’origine chinoise et date du Xe siècle. La tradition en est encore prospère chez les tribus des collines du sud-ouest de la Chine. On l’appelle ladao ou technique du couteau à cire. Celui-ci se compose d’une poignée de bambou sur laquelle sont fixés deux, ou plusieurs, lames de cuivre triangulaires, suffisamment espacées pour pouvoir retenir un peu de cire fondue.
Technique:
De la cire d’abeille fraîche est mêlée à une cire récupérée d’une précédente teinture et qui a donc gardé un peu d’indigo, ce qui rend plus visibles les motifs tracés à la main sur le tissu. Le couteau est plongé dans la cire fondue, puis tenu obliquement au-dessus d’une pièce de coton ou de chanvre épinglée sur une planche, pour y tracer des motifs géométriques ou figuratifs. Le tissu est alors plongé dans une cuve d’indigo froid, pour que la cire ne puisse fondre. Elle est ensuite ôtée par ébullition, et l’on obtient des motifs blancs sur fond bleu.
Le nombre de lames de cuivre du couteau détermine la quantité de cire qu’il peut recueillir ; plus elles sont nombreuses, plus elle est abondante et plus les lignes tracées seront larges. Un bon artisan dispose donc de toute une collection de couteaux ladao, afin d’obtenir des lignes d’épaisseur différentes, mais aussi des bordures, des points et des hachures.
Répartition géographique:
La méthode, très semblable au batik, est pratiquée chez les tribus des collines d’Indochine et de Thaïlande. Comme en Chine, les femmes utilisent généralement du tissu de chanvre ou, de nos jours, de coton, pour fabriquer des jupes plissées très recherchées.