Le manteau
Etymologiquement, le manteau vient du latin mantellun, qui signifie « voile ». S’il n’est pas une pièce maîtresse de la tenue européenne, le vocabulaire pour décrire ses différentes formes est multiple et marque son histoire. De nos jours, le manteau fait toujours partie de notre garde-robe.
Le manteau : un vêtement fonctionnel et symbolique
□ La première fonction du manteau n’est pas de se protéger des intempéries, mais de montrer sa position dans la société. Avant d’être purement fonctionnel, le manteau était ornemental. Dans la Rome antique, le citoyen libre sortait enroulé de sa pour montrer qu il n était pas un esclave. Au Moyen Âge, il fallait être admis à la cour pour avoir le privilège de porter une houppelande, sorte de manteau proche de la cape. Au xve siècle, il est même réservé à la noblesse avant de devenir une pièce de vêtement plus populaire. En Angleterre, la mandille, sorte de manteau court, était l’apanage exclusif de la classe huppée.
□ Casaque au xvie siècle, justaucorps au xvme, le manteau s’éclipse au début du xixe au profit de la redingote. Il réapparaît sous de multiples formes dès le milieu du siècle pour les hommes et les femmes : palatines, paletots, « casawecks », polkas, manteaux de soirée. La vogue est aux mantelets, ou pèlerines amovibles, qui sont ajoutés au manteau.
□ En 1893, les femmes mettent pour la première fois des manteaux en fourrure. Jusqu’alors, la fourrure servait de garniture uniquement pour le vêtement masculin (col, poignets, doublure). Mais ce siècle voit la naissance du manteau contemporain, avec le manteau raglan, 1 ulster (à double boutonnage) et le chesterfield (dissimulant les boutons), d’abord porté court, s’allonge progressivement et, surtout, il est porté par les deux sexes.
□ Trop saisonnier, le manteau intéresse de moins en moins les professionnels qui, de plus, le vendent cher. Néanmoins, il fait toujours partie de la garbe-robe masculine comme féminine ; cependant, le consommateur le porte plus longtemps, donc choisit de préférence un manteau de belle qualité.
Quelques manteaux célèbres
□ Le loden est un manteau originaire du Tyrol, connu dès le XIVe siècle. Appelé lodo en allemand, il signifie « tissage épais, grossier ». Le loden est confectionné à partir des laines produites au Tyrol, par la technique du feutrage. La matière est soumise à la chaleur, puis à la pression, ce qui la rend solide. Ensuite l’étoffe est brossée, et différents traitements lui donnent son aspect caractéristique et sa couleur verte. L aristocratie allemande le portait dès le xvif siècle comme tenue de chasse.
□ Le caban se doit d’être bleu marine avec des boutons gravés d’une ancre marine et cousus symétriquement. L’origine de ce manteau n’est pas marine mais terrestre. Taillé dans une matière légère, il était porté par les Bédouins du désert. Les premiers navigateurs européens l’adoptèrent. De son nom arabe gaba, il est devenu gában en espagnol, caban en français et pea-jacket en anglais, même s’il est souvent confondu avec le duffle-coat.
■ De l’uniforme militaire au costume civil
En 1856, M. Burberry fabriqua un tissu de protection à base de lin tissé très serré et imperméable. En 1914, l’armée britannique utilisa le manteau qui prit le nom de trench-coat ou vêtement de tranchée. Le trench-coat est aujourd’hui réalisé dans une toile souple et résistante en coton ou en microfibres et garni d’une doublure amovible.
La marque Burberry’s est devenue le nom générique de ce vêtement emblématique dont chaque détail a une histoire.
Deux détails pratiques
Invisibles sur la photo, deux bandes de tissu situées à l’intérieur du trench-coat s’attachent aux jambes pour mieux adhérer au corps ; le bavolet, dans le dos, permet une grande aisance des mouvements.
Vidéo : Le manteau
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Le manteau
https://youtube.com/watch?v=iqkGTIH-nxA%C2%A0