L’art de la Réforme
L’art de la Réforme:
Au XVII siècle, l’Europe est divisée par la Réforme : le Nord adhère au protestantisme alors que le Sud reste catholique. La peinture hollandaise délaisse les sujets religieux traditionnels et les scènes fastueuses pour un univers pictural sobre, inspiré des scènes de la vie quotidienne.
L’art au service de riches marchands:
m Le peintre répond au goût de riches marchands, plus attachés aux valeurs sociales et tangibles qu’humanistes, en proposant des sujets concrets. Il met au service des valeurs bourgeoises la tradition d’un savoir-faire pictural de rendu de la texture (velours, orfèvrerie, etc.). mm Soucieux d’être en accord avec la mode et la représentation de leur image dans la société, ces commanditaires fortunés achètent des tableaux pour les accrocher aux murs de leur intérieur, d’où le nom de peinture de salon.
Le peintre se spécialise et se tourne vers le quotidien:
Le mécénat n’existe pas ; il revient aux peintres de se faire connaître et de proposer leurs toiles à d’éventuels acquéreurs. Afin d’acquérir une notoriété indiscutable dans un genre précis, ils se spécialisent et s’assurent ainsi des ventes substantielles. Bon nombre d’entre eux œuvreront au bénéfice de l’atelier de Rubens.
La clientèle hollandaise, friande de portraits, objets considérés comme des meubles décoratifs, les achète en pendants (paire). Les guildes et corporations puissantes qui gèrent la société commandent des portraits collectifs qu’elles destinent aux murs des salles de réunions (Rembrandt, La Leçon d’anatomie, La Ronde de nuit).
La nature morte triomphe. Les effets de matière saisissants révèlent la verrerie, l’écorce de citron, les fruits et les bouquets en allégories muettes de la fragilité des choses terrestres et de l’homme (vanités). La nature morte de la Réforme (Willem Claeszoo Heda, 1594-V.1680) oppose à l’exubérance baroque (Frans Snyders, 1579-1657) une sobriété construite en clair-obscur.
La peinture de paysages dévoile la beauté des paysages du Nord où les mines antiquisantes cèdent la place aux moulins (Jacob Van Ruisdael, v. 1628-1682, et Jan Van Goyen, 1596-1656) et à la peinture de marines, précieuse source d’informations pour les historiens.
Les artistes du Nord développent les scènes de genre. Ils saisissent les scènes quotidiennes, épurées d’anecdotes inutiles, des cabarets et des intérieurs bourgeois. Rembrandt illustre un cas particulier : l’artiste prend la liberté de peindre des scènes bibliques, mais il en brouille l’identité en les situant dans le quotidien des scènes de genre ; parfois, seul le titre en révèle le sens (Scène du Fils prodigue, dans une taverne).
L’art de la lumière des peintres hollandais:
Bien que les peintres hollandais n’aient pas fait le traditionnel voyage en Italie, leurs œuvres attestent de l’influence du Caravage. Ayant assimilé le clair-obscur, chaque peintre se l’approprie selon sa personnalité, à l’image des natures mortes faiblement éclairées composées par Heda, des toiles brunes et chaudes à la lumière dorée de Rembrandt, ou de Jan Vermeer (1632-1675) qui adopte une lumière latérale plus franche.
lumière franche, lumière tamisée:
Vermeer:
La lumière latérale, issue d’une fenêtre que l’artiste place presque toujours à gauche, lui permet d’installer ses personnages en pleine lumière et d’exercer son art dans le jeu des contrastes.
Rembrandt:
Rembrandt choisit une source lumineuse provenant également de la gauche, mais l’écriture est différente. L’artiste, qui fut le premier peintre du Nord à utiliser les effets du clair-obscur, lie ses personnages au fond, traité dans les bruns, et brosse d’un geste libre des touches de lumière dorée et des ombres profondes qui modèlent les corps et créent cette atmosphère caractéristique de son œuvre.
Vidéo : L’art de la Réforme
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