La gouache
La gouache:
Gouache, de l’italien guazzo, signifie « gâcher », « mouiller », d’où son nom de peinture à l’eau. L’eau additionnée de gomme arabique lie les pigments. Peinture par excellence, elle reste le matériau pictural privilégié des enfants et des artistes pour sa rapidité d’exécution et l’éclat de ses couleurs.
Les caractéristiques:
mm La gouache, peinture à l’eau (détrempe), existe sous trois aspects : en pâte, liquide et en poudre. Cette présentation tient à la composition : absence de liant (gouache en poudre) ; faible quantité de liant (pâte). Le marchand de couleurs propose deux qualités : fine ou extra-fine ; cette dernière, broyée plus finement, offre une pâte riche et crémeuse et un * glissé » d’application agréable. Les étoiles ou les numéros de série, selon la marque, indiquent la résistance à la lumière (*** : grande stabilité).
La gouache sèche est conditionnée sous forme de pastilles rangées dans un rail. Épaisse, elle se présente en pots et en tubes de 10 à 220 ml. Fluide, elle est vendue en flacons de 250 à 1 000 ml, et en pots de 250 à 1 000 ml pour la peinture en poudre. Il est possible d’acheter des boîtes aux couleurs assorties ou d’acquérir seulement quelques couleurs au détail.
Les techniques d’utilisation:
La gouache peut être utilisée épaisse, mais on court le risque de craquelures au séchage, diluée ou très étendue d’eau (effets d’aquarelle). Le dégradé s’obtient en ajoutant du blanc. Ce matériau, riche en possibilités, permet le modelé dans l’humide : le passage d’une couleur ou d’une nuance à l’autre s’effectue en frottant une brosse sèche à la frontière des deux zones que l’on souhaite réunir sans heurt visuel. Les recouvrements s’effectuent à sec : attendre un séchage parfait et poser une couche épaisse afin d’éviter une remontée de la couleur inférieure. Les frottis, colorations posées d’un geste bref à la brosse sèche chargée de peinture non diluée, apportent la lumière. Les glacis sont des « jus » transparents que l’on applique d’un pinceau rapide, juste humide.
mm Le peintre se dote d’outils traditionnels : pinceaux, brosses, rouleaux, couteaux de peintre (sorte de petites truelles), chiffons, mais aussi d’outils divers qui créent parfois des effets inattendus (doigts, bâtons, brosses à dents, coton-tiges, etc.). Il lui est également possible d’employer l’aérographe (outil qui pulvérise la peinture) en ajoutant de l’alcool à la peinture diluée (1 volume d’alcool pour 9 d’eau).
La conservation:
La peinture en tubes se conserve relativement bien. La gouache conditionnée en pots, en revanche, est à recouvrir après usage d’un film d’eau afin de compenser l’évaporation ; celui-ci, récupéré avant utilisation, servira à allonger la couleur.Ce liquide incolore contenant du liant (colle), on évite ainsi le risque de retour à l’état poudreux lors du séchage (perte de cohésion des pigments).
La gouache se conserve à l’abri de l’humidité ; un verre ou une couche de vernis « spécial gouache » lui assure une bonne longévité. Les œuvres de Boucher, Fragonard, les dessins vénitiens de la Renaissance sont encore en parfait état.
Supports et matériel de base:
Supports:
– Tous supports non cireux ou gras, souvent de petit ou moyen format.
– Papiers non glacés, cartons, toile préparée à l’enduit maigre…
Matériel de base:
– Couleurs primaires : jaune primaire, bleu cyan, rouge magenta + blanc et noir, ocre jaune, sienne naturelle, ombre brûlée.
– Pinceaux : petit-gris nos 10,16 et 18.
– Brosses (pinceaux plats) : nos 10, 16 et 20.
– Chiffon.
– Palette : une assiette blanche peut suffire (pas de feuille de papier qui absorbe les liants).
– Récipients pour l’eau.
Préparation de la peinture en poudre:
Outils : gobelet, gros pinceau, eau.
Il est possible de réaliser une peinture grand format (6 m2 environ) à peu de frais, à partir de blanc de Meudon, de colle et de peinture en poudre.
Deux kilogrammes de blanc de Meudon en seront la charge (opacité et réverbération) ; un demi-paquet de colle en poudre (type papier peint) assurera le liant de la peinture en poudre ; des pigments industriels ou des tubes de colorants prêts à l’emploi apporteront la coloration. De la poudre d’alun lui garantira un peu plus de pérennité.
Toutes les couleurs sont fabriquées sur la base de trois quarts de litre d’eau pour 150 g de blanc de Meudon mélangés à deux cuillères à soupe de colle (préparée d’avance). Cette préparation assure un blanc éclatant ; en ajoutant de trois à six doses de couleur en poudre, selon l’intensité désirée, on obtient des couleurs opaques et lumineuses au séchage.