l’imaginaire des architectes et paysagistes : Notre démarche
Dans ce sens, nous ne manquerons pas, à titre expérimental, de convoquer dans notre travail sur Perpignan l’imaginaire des architectes et paysagistes. Enrichir ainsi l’approche programmatique d’un autre point de vue, prendre une première mesure de faisabilité et introduire dans le débat une « visualisation » qui donne corps aux concepts programmatiques. L’intérêt de cette visualisation tient à ce que, en matière de communication sur l’urbain, nous ne disposons pas de référents « conventionnels » aussi partagés que peuvent l’être les représentations traditionnelles d’une gare ou d’une mairie.
Nous situant dans une phase, voire une simulation, très en amont de la commande d’un maître d’ouvrage, nous nous limiterons, à partir de nos observations de terrain, à une expression programmatique et projectuelle, fondatrice sans doute, mais sommaire. En effet, les conditions ne sont pas réunies pour engager un processus de consultations et vérifications auprès aussi bien des élus et services techniques de la ville que des éventuels partenaires d’une maîtrise d’ouvrage urbaine. Jusqu’alors, seuls des habitants ont été entendus, et cela hors toute consultation formellement organisée.
Il faudra donc tenir nos propositions pour ce qu’elles sont : une contribution à la réflexion méthodologique — comment programmer — et un exercice de style. En effet, avant la restructuration et l’amélioration de ses espaces publics périphériques, il est probable que la ville de Perpignan a d’autres urgences. De plus, on peut à bon droit considérer que certains des quartiers sur lesquels nous avons travaillé, trois parmi une vingtaine, ne posent pas de problèmes prioritaires. Ce dernier point soulève au demeurant une question politique et stratégique : faut-il traiter également tous les quartiers, au goutte-à-goutte, au gré des revendications partielles, ou faut-il concentrer les moyens sur un seul quartier à la fois, pour obtenir un résultant significatif? La réponse, éminemment politique, nous échappe. Nous avons toutefois pu observer que certains investissements engagés pour satisfaire à une demande immédiate et partielle avaient pour effet de différer, voire de compromettre, une résolution plus globale des problèmes.
Dans ce cadre et ces limites, nous allons donc pour chaque quartier, et sans systématisme car les différences sont grandes, tenter de dégager de nos études, observations et auditions :
- Un problème principal, ce qui n’interdit pas de garder en mémoire des revendications ou idées secondaires dont le traitement devra être assujetti à ce problème ou être différé. Par exemple, bien que dans presque tous les quartiers nous ayons relevé l’importance, comme espace public, de l’entrée des écoles, son aménagement sera envisagé si l’école est située dans le périmètre d’action dégagé par l’analyse du problème principal : c’est le cas de l’entrée de l’université au Moulin- à-Vent. Dans le cas contraire, le traitement sera différé ou dissocié comme probablement dans le groupe scolaire Vertefeuille, toujours au Moulin-à-Vent.
- Un objectif qui donne sens au projet, articule des stratégies et envisage des modalités de réalisation et les effets attendus.