Les argiles fines dites « terre à pipe »
Ces argiles siliceuses sont généralement très pures, cuisant blanc, sans traces de fer ni de chaux. Elles servaient aux XVIir et XIX’ siècles pour la terre de pipe (les terres blanches de Pont-aux- Choux). Additionnées de feldspath, elles forment une bonne composition de grès fin, que l’on nomme aussi « grès à pâte composée ».
Composition de l’argile de Montereau, Seine-et-Marne (Arnaud et Franche, 1922, p. 634) :
Silice 64,40
Alumine 24,60 (perte au feu : 10,00)
Terres à grès et terres réfractaires
Les argiles à grès (dites vitrifiables), de type « illitique », contiennent plus d’alcalis (principe fondants) et se vitrifient à ± 1 250-1 300 °C alors que les terres de type « kaolinique », plus alumineuses et démunies de bases fusibles, s’y refusent et demeurent apyres (réfractaires) jusqu’à 1 600 °C, voire 1 800 °C pour certaines. Dans des conditions normales, toutes deux entrent dans la fabrication de produits très différents; mais, à basse température (900-1 000 °C), elles contribuent à donner une bonne base résistant au choc thermique
Les argiles à grès
Utilisées dès le XVIF siècle, pour le grès commun vernis au sel (cuisson entre 1 200 °C et 1 300 °C) puis, aux XVIIIe et XIXe siècles, pour les terres de pipe glaçurées (cuisson à 1 000-1 100 °C), elles demeurent très poreuses lorsqu’elles ne subissent qu’une cuisson à basse température et elles offrent alors une bonne résistance au choc thermique. Plusieurs d’entre elles proviennent de gisements réputés comme :
– Les argiles cuisant blanches du Palatinat (région de Coblence) qui sont exploitées dès le XVIe siècle pour la fabrication des grès rhénans, puis, aux XVIIIe et XIXe siècles, en sous-cuisson, pour les terres de pipe de Lorraine;
– Les argiles de La Borne et de Normandie;
– Les argiles anglaises très alumineuses et très alcalines du type ball-clay, qui servent pour la faïence perfectionnée, dite fine.