L'Art : la peinture en Inde
Il est difficile d attribuer une date précise à ces peintures, car elles ont été exécutées à des époques diverses, dès le paléolithique (1’âge de la pierre), selon des critères qui n’ont guère varié au fil des âges.
l’art de la peinture murale
On sait, par des témoignages littéraires, que la peinture murale a joué un très grand rôle dans les arts religieux de l’Inde ancienne. Le climat humide du pays a malheureusement fait disparaître beaucoup de ces œuvres.
Le site d’Ajantâ est aujourd’hui très dégradé, cependant on peut y admirer le plus bel ensemble de peintures datant des Ve et VIe siècles. Comme les sculptures qui ornent les sanctuaires et les monastères de ce haut lieu du bouddhisme, ces peintures jouent un rôle éducatif. Elles offrent aussi un portrait vivant et raffiné de la société indienne de cette époque : scènes de cours, portraits de princes et de marchands, ou représentations d’architectures.
Les peintures murales d’Ajantâ ont été exécutées selon la technique dite a tempera. Les parois rugueuses des cavernes étaient d’abord enduites de plusieurs couches de mortier grossier, auquel on mêlait de la paille ou du crin de cheval afin de le rendre résistant. Les artistes appliquaient ensuite un revêtement plus fin et plus lisse, sur lequel était tracées les grandes lignes de la composition. Une fois le support sec, les sujets étaient peints. Les contours et certains détails étaient repris avec un pinceau fin. Les couleurs utilisées à Ajantâ sont riches et variées : ocre, rouge, brun, blanc et jaune; on remarque aussi de très beaux verts tirés de la malachite et des bleus profonds à base de lapis-lazuli.
La peinture de manuscrits
Un des domaines privilégiés de la peinture indienne fut l’enluminure des manuscrits. Comme pour la peinture murale, bien peu d’exemples nous sont parvenus. Il s’agit là encore de peintures religieuses, qui illustrent les textes qu elles accompagnent. Les plus anciens manuscrits conservés sont copiés sur des feuilles de palme et ne sont pas antérieurs
au XIe siècle. C’est au Népal, pays frontalier de l’Inde au nord, que l’art de la peinture de manuscrits s’est exprimé avec le plus d’originalité.
L’art précieux de la miniature
Aux environs du XIVe siècle, l’utilisation du papier comme support entraîne de profonds changements dans la peinture indienne. La peinture murale et les manuscrits sur feuilles de palme ne cessent pas pour autant d’exister, mais le format du papier et les facilités de travail qu’il présente vont permettre à de nombreux artistes de s’exprimer avec un raffinement et une sensibilité inconnus jusqu’alors.
De nombreuses écoles ont fleuri sur le sol indien. Elles possèdent toutes des caractéristiques propres qui sont, le plus souvent, liées à leur situation géographique. On distingue ainsi, du XVF au XIXe siècle, les écoles rajpoutes du Ràjasthân et du haut Pendjab, au nord- ouest de l’Inde, et celles des sultanats du Deccan, dans le Centre. Des épisodes de la vie du dieu Krishna, des scènes de genre et des portraits constituent la part la plus importante des sujets représentés. Ces miniatures, réservées aux princes et à leurs cours, doivent permettre à ceux qui les admirent de goûter un rasa : une « saveur ». La miniature atteint son but lorsque la personne qui la regarde ressent une émotion de paix, d effroi, de plaisir physique, d’amusement…
L’école moghole (fin XVI-XVIIe siècle) est la plus célèbre et la plus riche de toutes les écoles indiennes. Des artistes de grand renom, parfois venus de la Perse islamisée, ont travaillé à la gloire des empereurs moghols, comme Akbar (1556-1605) ou Jahàngïr (1605-1627).
À la différence des sculpteurs ou des architectes indiens, les noms de ces peintres admirés et respectés sont connus. On peut citer, à titre d’exemple, Bichitr, portraitiste brillant sous Jahàngïr et Shah Jahân, ou Mansûr, le maître incontesté des représentations de la flore et de la faune indiennes. La miniature moghole, influencée à ses débuts par la peinture persane, puis plus tard par l’art occidental, connu par I intermédiaire des missionnaires jésuites, donne de l’Inde des XVI et XVIIe siècles une image brillante et raffinée. Les sujets les plus en laveur, outre les portraits et les représentations animales ou végétales, étaient les scènes historiques illustrant les mémoires des empereurs ou des textes historiques. Exaltant la grandeur et la magnificence des monarques, la peinture moghole constitue le point d’orgue et le zénith de l’art pictural de l’Inde.
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