L'Art : la peinture chinoise
La peinture chinoise, dont l’histoire a déjà plus de vingt siècles, est considérée comme la véritable expression de Fart chinois. Pourtant, elle est souvent mal connue en Occident, car sa technique et son inspiration sont étrangères à notre conception de la peinture. Les grandes religions et philosophies qui ont marqué la civilisation chinoise, le confucianisme, le taoïsme, et le bouddhisme, sont ses principales sources d’inspiration. Contrairement à la peinture occidentale, elle ne cherche pas à rendre la réalité des formes ni à donner l’illusion de l’espace par la perspective. Comme la calligraphie, qui est l’art de tracer les caractères de l’écriture chinoise, la peinture est un art du trait, qui joue sur les modulations de l’encre en créant une gamme de tonalités très riche.
Le peintre et le calligraphe utilisent les mêmes outils. Ils commencent tous deux par diluer leur bâton d’encre, fait de noir de fumée et de gomme, sur leur pierre à encre, à 1’aide de quelques gouttes d’eau. Puis, avec un pinceau, une simple baguette de bambou dans laquelle sont fixés des poils d’animaux, ils étalent l’encre sur le papier ou sur la soie, des matériaux très absorbants qui n autorisent aucun repentir. Assis face à sa table de travail, le bras et le poignet haut levés, l’artiste peint d’un large mouvement du coude, et de tout son corps, sans prendre de recul.
La peinture religieuse et didactique
Les plus anciens vestiges de la peinture chinoise proviennent des décorations funéraires de la dynastie Zhou. Un monde magique et religieux est évoqué sur les bannières de soie et les sarcophages : le défunt chevauche souvent un animal mythique, comme le dragon ou le phénix, qui le conduit vers le paradis des immortels. Sous la dynastie Han, la peinture joue un rôle didactique, qu’elle conservera tout au long de son histoire. En figurant les grands hommes, les philosophes ou les événements historiques, le peintre a pour mission de dispenser les vertus morales qui guident l’empereur et ses sujets dans leur vie quotidienne. Au IV siècle, la peinture est élevée au rang des arts majeurs et les artistes commencent à sortir de l’anonymat. Le célèbre rouleau du peintre Gu Kaizhi, Conseils de la monitrice aux dames de la Cour, témoigne de la beauté de cette peinture.
Entre le VIe et le Xesiècle, le bouddhisme, venu d’Inde, inspire aux artistes chinois des œuvres dans lesquelles ils expriment tout leur génie créatif. Fresques et peintures sur soie traduisent la foi des peintres, dont la réussite est d’avoir interprété les images de Bouddha et d’autres figures saintes, et de leur avoir donné un souffle d’inspiration nationale.
Le paysage et la peinture lettrée
Thème par excellence de la peinture chinoise, le paysage doit son épanouissement à la philosophie taoïste, qui recherche une communion profonde de l’homme et de la nature. On en attribue l’invention au poète Wang Wei, an VIIIe siècle, qui aurait été le premier à peindre de façon libre et spontanée des paysages monochromes à l’encre. Avec lui naît la tradition de la « peinture lettrée ». C’est une peinture exercée en amateurs par des hommes de lettres érudits, qui expriment dans leurs peintures les émotions qu’ils ne peuvent traduire avec les mots. Le grand paysage chinois, classé premier dans la hiérarchie des genres, s’affirme réellement sous la dynastie Song, et à partir des Yuan il devient un des moyens privilégiés d’expression.
Des artistes comme Ni Zan trouvent dans la peinture de paysage un refuge contre les vicissitudes de la société. Qu’ils cherchent à traduire la vision mystique ou la puissance de vie que leur inspire la nature, les peintres maîtrisent toutes les possibilités de l’encre et du pinceau pour rendre, de façon lyrique ou austère, un paysage et ses montagnes abruptes, ses vallées ondoyantes ou ses lacs mystérieux. L’homme n’est qu’un élément de la nature parmi tant d’autres : il figure à peine dans ses vastes paysages. On le voit souvent, tout petit, s’aventurer sur un sentier montagneux, ramer dans une barque, ou lire et converser avec un compagnon dans un pavillon solitaire.
La peinture professionnelle et académique
Le peintre professionnel, qui travaille pour la Cour, préfère les couleurs délicates à celles de l’encre, le travail minutieux et réaliste du pinceau à la spontanéité et au trait calligraphique. Les fleurs et les plantes, les oiseaux et les insectes, les figures et les portraits aux paysages lettrés. L’empereur Huizong, de la dynastie des Song, peintre lui-même, consacre cet art plein de poésie et d’émotion en créant l’Académie impériale de peinture, qui, jusqu’à la fin du XIXe siècle, représente le raffinement de la culture chinoise.
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