L'Art : les grands modèles de l'antiquité
De la Renaissance à la fin du XIXe siècle, les amateurs d’art ont considéré que l’idéal de la beauté existait : il avait été réalisé par les sculpteurs de la Grèce et de la Rome antiques. Certaines statues avaient atteint, de l’avis de tous, les sommets de la création artistique. De toute l’Europe, on faisait le voyage à Rome, à Florence ou à Naples pour les admirer, ou bien on les connaissait par des copies, des gravures ou des moulages : les jeunes artistes s’exerçaient à les reproduire, elles les marquaient pour toute leur vie. Elles devinrent des modèles et des références pour évaluer les œuvres d’art modernes, alors que 1 art de notre époque les a presque oubliées.
Naissance et développement de l’archéologie
C’est pendant la Renaissance qu’ont lieu les premières fouilles, dans le sol d’Italie où dormaient, depuis plus d’un millénaire, les restes des temples et des demeures de la Rome antique. La découverte de plusieurs sculptures, miraculeusement préservées, enthousiasme des artistes comme Raphaël ou Michel-Ange, qui les étudient et s’en inspirent. A Florence, sous l’impulsion des Médicis, qui règnent sur la ville et sont de grands amateurs d’art, on enseigne Pour la première fois l’archéologie ‘.
Au cours des siècles suivants, la passion des découvertes d’objets antiques se répand. Les savants et les amateurs, que l’on appelle des « antiquaires », fouillent, étudient et collectionnent sculptures et médailles, déchiffrent les inscriptions trouvées sur les monuments mis au jour. Au XVIIIe siècle, des savants comme l’Allemand Winckelmann ou le Français Caylus
donnent une méthode à l’examen et au classement des œuvres. Au début du XIXe siècle enfin, l’archéologie devient une science. Des lieux de fouilles nouveaux et importants sont découverts, comme Pompéi et Herculanum. Les musées publics., qui se développent parallèlement, reçoivent une grande partie des objets antiques provenant de tout le bassin méditerranéen. La passion de l’ archéologie ne s’est pas éteinte avec le XX’ siècle. A notre époque, les moyens les plus sophistiqués, notamment pour parvenir à dater les objets, sont mis à la disposition des archéologues.
Les collectionneurs de sculptures antiques
Dès les premières découvertes de l’archéologie, les papes, les grandes familles de Rome et de Florence, puis les différentes cours d’Europe, commencent à collectionner les plus belles pièces. A Rome. Jules II (pape de 150.3 à 1513) constitue, derrière les nouveaux bâtiments du Vatican, une cour des sculptures appelée « jardin du Belvédère ». Dans un jardin clos, entouré d’orangers et de fontaines, les statues antiques sont présentées dans des niches conçues pour les abriter. Ces quelques sculptures, considérées comme des chefs-d’œuvre, sont devenues, pour près de quatre cents ans, un répertoire de modèles selon lequel les autres œuvres d’art allaient être jugées.
Les copies de ces chefs-d’œuvre étaient très recherchées par les amateurs. François 1er, par exemple, charge Primatice, peintre italien invité à la cour de France pour décorer le château de Fontainebleau, d aller acheter en Italie des œuvres antiques. Primatice décide de faire mouler les plus célèbres et envoie les moules en France. Dans une fonderie spécialement construite près de Fontainebleau, il fait ensuite tirer des copies en bronze de la taille des originaux.
Cette collection fut exposée dans les jardins du château : elle devint un modèle pour l’Europe entière. Copier les grands modèles antiques Il y a deux manières d’apprendre le métier d artiste : suivre les leçons d un maître auquel on s’attache individuellement et dont on adopte la pratique, ou fréquenter une école d’art où renseignement est organisé selon des principes plus théoriques. Les jeunes artistes ont souvent combiné les deux méthodes, surtout depuis le milieu du XVI siècle, quand s ouvrent, à Florence puis à Rome, les premières Académies.
Un siècle plus tard, Le Brin, premier peintre de Louis XIV, fonde à Paris ¡’Académie des beaux-arts, qui se fixe, sur le modèle de ses aînées italiennes, la mission d enseigner le dessin. La méthode pédagogique resta quasiment inchangée jusqu’à la fin du XIXe siècle : dessiner chaque jour, soit devant un modèle vivant, soit devant un moulage de sculpture antique. En général, l’un comme l’autre étaient nus. L’Antiquité grecque et romaine apportait aux artistes non seulement des modèles de beauté, mais aussi les sujets des œuvres les plus appréciées.
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