Le musée : une organisation administrative
Le musée : une organisation administrative
Les dons sont souvent à l’origine des collections princières devenues patrimoine national. En France, ces institutions publiques sont placées sous la tutelle du ministère de la Culture.
Des collections particulières aux musées:
Si la notion de musée apparaît à la Renaissance, les « trésors » dans les temples antiques et les églises médiévales attestent déjà l’existence de collections. Dès le XVI s., à la suite des Médicis, les princes d’Europe regroupent des objets d’art dont des peintures. De ces collections prestigieuses naîtront les grands musées européens. Le XVIII s., siècle des Lumières, favorise l’éclosion des musées en Europe. Ils sont créés pour que « le peuple voie et s’instruise ». En France, les musées sont une fondation révolutionnaire : la saisie des biens nationaux et religieux imposa la création de lieux neutres où ils pourraient être exposés et abrités du vandalisme. mm La tradition de dons, de legs de collectionneurs, d’artistes contribue à enrichir ou à créer des musées (legs Rothschild, G. Moreau, collection Fabre, etc.). En 1894, Caillebotte lègue à l’Etat français 65 tableaux impressionnistes dont 37 sont acceptés.
La dation est la possibilité faite aux héritiers de s’acquitter des droits de succession en œuvres données à l’État. C’est ainsi que fut créé le musée Picasso.
Les catégories de musées:
En France, les musées publics sont répartis selon trois catégories : les musées nationaux administrés par l’État, les musées classés, dotés d’un conservateur fonctionnaire de l’État, et les musées contrôlés, qui emploient des agents de la collectivité locale ou territoriale, ces musées étant placés sous tutelle de l’État.
La majorité des musées du monde sont des fondations privées, notamment aux Etats-Unis (plus de 6 000) où les avantages fiscaux encouragent les donateurs. Environ 18 000 musées dans le monde sont consacrés à la peinture.
Organismes de tutelle:
La Direction des musées de France appartient au ministère de la Culture. Elle gère les palais et musées nationaux, contrôle les sorties des œuvres d’art du territoire national et possède un droit de préemption : priorité d’achat en vente publique.
La Réunion des musées nationaux, service commercial, dépend de la Direction des musées de France. Elle vit des droits d’entrée des musées nationaux, des publications et des produits dérivés. Ces ressources sont imputées, pour le compte de l’État, aux achats destinés aux musées.
En 1982, l’État français se dote d’une Commission nationale aux arts plastiques (CNAP) dont la vocation est de commander des œuvres aux artistes pour le compte de l’État, de gérer les écoles nationales d’art et de superviser le FNAC (Fonds national d’art contemporain). Celui-ci et les FRAC (régionaux) achètent et répartissent les œuvres dans les musées, ministères, etc., et ouvrent de nouveaux lieux.
Le FRAM, Fonds régional des acquisitions des musées, soutient les achats des conservateurs.
les métiers attachés à la conservation:
Le conservateur:
Le conservateur est un agent de I’ État ou des collectivités territoriales. Véritable chef d’entreprise, il est à la fois responsable de la conservation d’un patrimoine et gestionnaire d’objets d’art ainsi que du personnel attaché à son service. À la mission de conservation (recherche, inventaire, identification) s’ajoute la recherche scientifique, qui se concrétise par la publication de catalogues, de monographies, de thèses… Quelle que soit l’importance du musée, le conservateur gère un budget important. Ce poste comprend les salaires du personnel, la mise en place d’expositions, l’achat et la restauration d’œuvres, il lui incombe également de mettre en place des animations, des conférences, un service éducatif tourné vers le jeune public, des expositions, autant d’activités déléguées ou non sur lesquelles il doit veiller et qui font de ce métier une fonction ouverte et active.
En tant que fonctionnaire, le conservateur est soumis à l’obligation de réserve, il ne lui est pas permis d’exercer un commerce d’art (vente ou expertise) à titre privé.
La formation se déroule en deux temps : la formation initiale à l’école du Louvre ou à l’université, puis la formation à l’École nationale du patrimoine à Paris, accessible par concours, qui ouvre directement aux professions de la conservation des musées, des archives, des bibliothèques, de l’inventaire, ainsi qu’à celles de l’archéologie.
La profession est hiérarchisée en conservateurs en chef, conservateurs de première et de seconde classe. S’y ajoutent quelques inspecteurs généraux des musées qui couvrent l’ensemble des musées nationaux, classés et contrôlés.
Le recrutement s’effectue sur liste d’aptitude en fonction des places disponibles et des spécialités. Les grands musées organisent leur propre concours.
Les assistants à la conservation:
Des assistants qualifiés du patrimoine et des assistants (du patrimoine) secondent les conservateurs dans leurs missions de documentation et d’animation. Il n’existe aucune filière spécifique de formation, mais un diplôme d’histoire de l’art est indispensable.
Les conférenciers:
Les conférenciers dépendent de la Réunion des musées nationaux et sont inscrits sur une liste d’aptitude. Rétribués à la vacation, ils sont dans une situation professionnelle précaire, bien que la demande de visites-conférences soit en augmentation et que de nombreux musées territoriaux aient recours à leurs compétences et les emploient à plein temps. Ce métier devrait connaître à court terme une profonde restructuration déjà amorcée par le décret du 12 juin 2005.
Le gardien agent de surveillance:
Ce personnel du musée assure la sécurité des œuvres de jour ou de nuit ainsi que la réalisation de travaux dans les petits musées. Les agents sont recrutés sur concours niveau troisième, mais le baccalauréat est exigé pour le personnel d’encadrement. Les candidats retenus suivent un stage de formation. Pour fonctionner, les musées emploient un nombre important d’agents (deux pour un poste de travail). Dès la fermeture des portes au public, de nouvelles équipes prennent la relève. La rotation du personnel, de ses jours de repos et de congé explique que certaines salles ne soient pas ouvertes en permanence par manque d’agents de sécurité disponibles.
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