Le paysage
Le paysage:
La peinture de paysage représente la nature. Jusqu’au XV siècle, le paysage est au service du message religieux. À partir de la Renaissance, il devient un sujet autonome. Les peintres l’utilisent pour expérimenter différentes transpositions de l’espace.
La nature idéalisée du paysage classique:
Dans l’art religieux du Moyen Âge, les caractères du paysage sont synthétisés par la symbolique de Xhortus conclusus. C’est la peinture d’un petit jardin clos par une haie ou par un mur. Il résume les bonheurs et les beautés du paradis. Le paysage n’est présent que comme décor d’ambiance au service du message religieux.
Après la Renaissance, le paysage devient le sujet unique du tableau ; il célèbre l’équilibre divin entre l’homme et la nature. Les peintres élaborent une image idéale du paysage : campagne avec des édifices antiques qui évoquent la gloire de l’ancienne Rome et la chute de l’empire païen, jardins dessinés comme dans un décor de théâtre. Tout exalte l’ordre et l’harmonie.
À Florence, Léonard de Vinci invente un nouveau procédé de transcription du paysage : la perspective aérienne. Dans ses tableaux, il dégrade progressivement la lumière et la couleur du ciel vers la ligne d’horizon : les teintes bleues sont plus froides et moins saturées dans le lointain.
Le naturalisme hollandais:
En Europe du Nord, les grands bourgeois commanditaires de la peinture veulent contempler un paysage réaliste et non idéalisé de leur pays. Les peintres apprennent à transcrire des images précises. Ils dessinent la topographie exacte des lieux, les caractères particuliers de chaque plante et le rendu original des lumières et des ambiances de la Hollande et de la Flandre. Très apprécié, le paysage devient le sujet de prédilection des grands peintres Ruisdael (1628 ?-l682) et Jordaens (1593-1678), qui lui donnent ses lettres de noblesse.
Lumières et sensations:
Au XIXe siècle, l’artiste romantique est seul face au monde. Le paysage est immense, ténébreux et hostile : il domine l’homme. Le peintre allemand Caspard David Friedrich (1774-1840) évoque un paysage qui nous parle : la transcription des effets atmosphériques et des mouvements de la nature (le vent, les rivières et les cascades) reflète nos émotions et nos sentiments.
Le paysage devient le sujet privilégié des impressionnistes. Ils transcrivent sur la toile la sensation des variations de la lumière et le sentiment de l’éphémère. Les peintres travaillent pour la première fois directement sur place, dans la nature.
Avec l’art abstrait, le paysage trouve une expression originale. Sans référence réaliste à la nature, il est composé de lumières expressives, de formes géométriques et de couleurs pures.
l’école de barbizon:
La peinture paysagiste:
Barbizon est un petit village à la lisière de la forêt de Fontainebleau, dans lequel les peintres paysagistes du milieu du XIXe siècle découvrent et expérimentent l’émotion romantique du paysage peint d’après nature.
Théodore Rousseau (1812-1867) achète une maison dans le village, Camille Corot (1796-1875) séjourne souvent à l’auberge Ganne, et Jean-François Millet (1814-1875) y termine ses jours. Barbizon est une sorte de refuge aux portes de Paris, où les artistes viennent retrouver leurs racines face à la rusticité de la nature. Refusant la mécanisation grandissante,
ils cherchent à s’éloigner du modernisme de la capitale.
Les portraitistes de la nature:
Influencés par l’atmosphère picturale de l’école hollandaise et par la vérité réaliste des paysages de l’Anglais John Constable (1776-1837), les peintres de l’école de Barbizon se réclament portraitistes de la nature. Ils refusent le style académique du paysage héroïque. Ils glorifient la nature et le travail des paysans. Travaillant directement dans le paysage et sous la lumière éphémère des ciels changeants, ils préparent l’impressionnisme : la vitesse d’exécution, la touche légère, nerveuse et rapide, la couleur pure.