Les expositions
Les expositions:
Les expositions rythment dorénavant la vie culturelle. L’importance des manifestations et leur médiatisation ont généré des stratégies commerciales et de communication sans précédent.
Les enjeux des expositions sont aussi la révélation d’artistes et la reconnaissance d’un travail scientifique.
Exposer, montrer, révéler:
Les musées ont développé une dynamique d’exposition temporaire. Le montage se décide autour d’une thématique, d’un ou de plusieurs artistes. À cette occasion, des œuvres empruntées à des collections ou à d’autres musées viennent enrichir l’exposition. Ainsi au musée Picasso, Les Demoiselles d’Avignon, venues des États-Unis, voisinèrent avec les dessins des Baigneuses de Cézanne et ceux de Ingres.
Les galeries, lieux privés, exposent au regard et à la vente les travaux de leurs artistes sous contrat. L’accrochage est consacré soit à l’un d’entre eux soit à un courant artistique. L’objectif est double : bien servir l’artiste et séduire l’acheteur.
Les fondations organisent elles aussi des expositions. Cela leur permet d’augmenter leurs ressources pour mieux gérer l’existant et acheter des œuvres nouvelles.
La Dokumenta de Kassel et la Biennale de Venise présentent périodiquement des expositions d’art contemporain, l’une polémique, l’autre sous forme de bilan de l’activité artistique internationale, mais leur suprématie tend à disparaître au profit des foires internationales d’art contemporain (FIAC) de Bâle, Chicago, Cologne, New York, Paris. Ce sont des salons d’exposition temporaire qui permettent aux « valeurs sûres » de l’art contemporain de côtoyer des révélations.
Le montage économique d’une grande exposition:
Une exposition se planifie plusieurs années à l’avance. Avec un budget moyen de 1,5 million d’euros, le commissaire, le conservateur ou un historien d’art créateur de l’événement s’entoure de tout un personnel qualifié. L’équipe négocie la mise à disposition des œuvres sélectionnées, prévoit la mise en scène, les contacts avec les médias, la rédaction et l’édition d’un catalogue et de diverses publications, les produits dérivés qui l’accompagneront, ainsi qu’un système de réservation (inauguré en 1992). Une partie importante du budget est consacrée aux assurances et à la sécurité des œuvres. Les grandes expositions, souvent déficitaires, bénéficient de mécènes ; leur aide peut représenter jusqu’à 20 % de la masse financière.
Les enjeux des expositions de prestige:
7 800 entrées par jour pour Manet en 1983 et 13 000 en 1993 à l’exposition Barnes, c’est dire les enjeux économiques en devises étrangères, en voyages organisés, en droits d’entrées et produits dérivés…
Toute grande exposition est dorénavant considérée comme une œuvre à part entière. Son commissaire révèle et développe un point de vue, un parti pris qu’il rend visible (action pédagogique) au grand public comme à ses pairs. La réussite d’une exposition et de son catalogue est liée à un travail d’approfondissement des connaissances. Elle contribue à la recherche scientifique et à nourrir la réflexion du monde de l’art.
la collection barnes au musée d’orsay:
La fondation, une institution privée:
Une fondation est une institution privée à but idéaliste non lucratif, créée à partir de la fortune ou de la collection d’œuvres d’art d’une personne ou d’une société. En les mettant à disposition du public, elle bénéficie d’avantages fiscaux et de la possibilité d’accepter des legs ou des dons. Les bénéfices d’exploitation ne pouvant être reversés à des ayants droit, elle se donne les moyens de poursuivre une politique d’achat et de vente qui en assure l’enrichissement. Ainsi se sont constituées les fondations Barnes, Maeght, Dubuffet, Gianadda, etc.
La Fondation Barnes:
Le docteur Barnes a fait fortune en inventant un antiseptique. Cet autodidacte passionné d’art s’est constitué une des plus belles collections d’œuvres de l’art moderne. Les statuts de la fondation qu’il a créée stipulent que les œuvres ne quitteront jamais leur lieu d’exposition, Merion,
près de Philadelphie, qu’aucune photographie couleur n’en sera prise et que les visiteurs autres que les donateurs ne seront admis sur demande qu’une fois par semaine. Le docteur n’avait pas prévu l’inéluctable rénovation des bâtiments et l’effritement de sa fortune. Les tribunaux ont tranché et la justice a autorisé, pour la première et dernière fois, la sortie de 72 pièces maîtresses pendant les travaux ainsi que la publication d’un catalogue en couleurs.
L’exposition temporaire à Washington, Paris et Tokyo:
Trois lieux recevront la fabuleuse collection : la National Gallery of Art de Washington, le musée d’Orsay à Paris (en 1993) et le musée d’Art occidental de Tokyo. Les dépenses et les recettes sont à la hauteur de l’événement : Paris a payé à la fondation une contrepartie de 2,5 millions de dollars, le catalogue a été tiré à 70 000 exemplaires et 11 000 cassettes vidéo ont été vendues.
Vidéo : Les expositions
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Les expositions