Les fours d’aujourd’hui
Il n’existe pas de fours parfaits. Pour certains céramistes, être le fabricant de son modèle permet d’en optimiser l’usage ou d’en réduire le prix; pour d’autres, acheter un matériel du commerce représente un gain de temps précieux. Cuisson après cuisson, les essais enrichissent le savoir et cette base sert d’assise pour évoluer et diriger les recherches. Après quelques échecs et réussites, le « maître de four » peut envisager d’apporter des modifications au four ou d’en changer.
Les fours pour les cuissons rapides sont des appareils simples dont la construction participe souvent à l’engagement éthique du céramiste. Il n’est guère possible de privilégier un modèle plutôt qu’un autre, tant ce qu’ils apportent à l’œuvre peut être différent. Certains ont une dimension historique, d’autres ont une vocation économique, pédagogique ou encore expérimentale. Un bidon grossièrement aménagé peut satisfaire pleinement son utilisateur; des briques posées les unes sur les autres s’installent en une heure et s’enlèvent aussi rapidement; mais lorsque le four participe directement à l’élaboration de l’œuvre parce qu’il est « le feu » et que sa conception mène au fruit final, il est toujours le résultat d’une expérience longuement mûrie.
La fabuleuse démesure de certaines créations entraîne la construction de fours géants mobiles dont la sole est
fixe. Ce sont généralement des enveloppes composées d’une structure en acier et d’une isolation en fibre minérale; la pièce lourde et fragile ne peut être manipulée, aussi est-ce cette enveloppe qui est levée à l’aide d’un treuil fixé sur un ou deux rails, puis déplacée à la manière d’un pont roulant. Quant à la nature de l’énergie, son choix ne conditionne pas la qualité des œuvres :
– le bois procure un plaisir sans égal, mais il suscite également un véritable intérêt pédagogique ;
– la sciure limite les possibilités de travail à l’émail ;
– le gaz est très facile à mettre en œuvre et il cuit rapidement et économiquement ;
– l’électricité est fiable, mais le four subit de grands chocs thermiques qui l’usent;
– le fuel est peu employé. Il alimente un brûleur à lame : le combustible tombe goutte à goutte sur une lame métallique chaude, s’évapore, puis est attiré dans le foyer par la dépression et s’enflamme. Il existe aussi des brûleurs à turbine, du type des chaudières de chauffage.