Les mouvement dans la peinture : Graffiti Art
CONTEXTE
L’art du graffiti, art des signes, est un style de peinture issu du mouvement américain Hip-Hop, créé en 1974 par Afrika Bambaataa. Ex-chef d’un puissant gang du Bronx, à New York. De culture « black » (africaine, antillaise, jamaïcaine et afro-américaine), le Hip- Hop a généré le Graffiti Art, la danse (le break, le smurf, le hip) et la musique (le rap).
Les graffitis de New York ont « été révolutionnaires et rebelles (…) Beaucoup d’entre nous étaient sans domicile. Nous étions des ratés pour la société » (le peintre Quik). Ils vivent pour et par le Hip-Hop et l’art du graf : « au début c’est toi qui est dans le Mouv’ après c’est le Mouv’ qui est en toi » (Blade, peintre). Il existe un parallèle entre cet art de la rue et la politique menée par Martin Luther King pour la reconnaissance de l’égalité raciale, notamment des Noirs. De cette aspiration de liberté naissent, vers 1968, les prémices du mouvement, le tag, inspiré de la culture d’origine hispanique et qui signifie « nom ». Les jeunes taggers noirs se placent dans la filiation des esclaves noirs. Avec les Portoricains, ils signent leur identité pour être vus. Par le lettrage – signature ou texte – ils colportent leurs messages ou leur présence dans l’atmosphère urbaine.
Cette culture arrive en France au début des années quatre-vingt. Le graf américain trouve, selon les artistes, son pendant dans la figuration libre. Toutes sortes de styles voient le jour, aux États-Unis aux Pays-Bas, au Japon, en Europe, dans toutes les grandes villes du monde. Du mur à la toile, certains graffiteurs entrent dans les galeries et dans le marché de l’art. Trente ans après, les pionniers américains de l’art des rues, les writters s’expriment sans frontières dans les rues des villes, sur les feux et panneaux de signalisation, les trottoirs et les façades, au moyen de dessins au pochoir, de tampons, d’autocollants, de supports collés photocopiés ou sérigraphiés et en peignant de larges surfaces.
CARACTERISTIQUES
Les taggers et les graffiteurs utilisent tous les supports, les murs des quartiers populaires, les friches industrielles, les palissades de chantiers, les rames de métro, les stations, les couloirs, etc. L’usage du pochoir, du marqueur et des bombes de peinture donne naissance à une foule de taggers obscurs. Ils utilisent de la peinture industrielle en aérosol, et de l’acrylique, sur tout support : pierre, plâtre, bois, métal ou toile. Les B. Boys traitent des problèmes de société : racisme, cités-ghettos, violence, échec scolaire, identité culturelle (Beurs…). Les sujets manifestent la protestation des minorités raciales ou sociales, le pacifisme de Gandhi, les marches des Noirs américains réprimées dans les années soixante ou des Beurs en 1983. Ils écrivent surtout les lettres de l’alphabet et signent leur nom, leur tag. Pour représenter des graffitis figuratifs, symboliques ou calligraphiques, ils se réfèrent au lettrage et à la bande dessinée. Les artistes graffiteurs couvrent les surfaces avec une rapidité d’expression spontanée, une maîtrise du tracé, une virtuosité du geste et une grande rigueur mécanique. La vitesse fait partie intégrante de leur œuvre.
Les couleurs sont vives : « Lin train orné de graffitis est comme une magnifique fleur d’Amérique du Sud, qui par ses couleurs remet de la vie dans la grisaille d’une ville », écrit le peintre du pop art Oldenburg.
ARTISTES
Allemagne
Señor B et Emka s’expriment à Munich.
Espagne
Chanoir, Pez et Zosen peignent des personnages proches de la bande dessinée sur les murs de Barcelone et les graphiques de couleur d’EI Tono sont visibles à Madrid et ailleurs en Europe.
Etats-Unis
Keith Haring
(1958-1988), sensible aux représentations symboliques du corps humain, peint par aplats de couleurs sur toiles en surlignant leurs contours. Ses personnages stylisés réalisés sur feuilles de papier sont collées sur les emplacements réservés à l’affichage.
Ronda Zwillinger réinvente et surcharge de décors les intérieurs kitsch de la classe moyenne américaine. Zwillinger et Haring appartiennent aussi au groupe NÉO-KITCH actif entre 1981 et 1987, aux côtés de Mike Bidlo, Kenny Scharf, David Wojnarowicz, etc. Ces œuvres populaires et provocatrices, sans « style », intéressent la classe moyenne et urbaine new-yorkaise.
Rammellzee
(né en 1960), un des plus grands représentants du mouvement, est l’un des premiers à s’intéresser à la calligraphie et prétend être un « futuriste gothique ». Comme les moines d’autrefois, il embellit les lettres, restitue leur langage graphique.
Futura 2000
(né en 1956) fait évoluer le graf au-delà du simple lettrage, de la bande dessinée pour privilégier un art gestuel dont le résultat s’apparente à l’abstraction lyrique.
Jean-Michel Basquiat
(1960-1988) proche de l’art brut de Dubuffet par certaines de ses œuvres, opte pour la toile.
Blade
(né en 1957), Seen (né en 1961), Crash (né en 1961),
Daze et Zéphyr
(nés en 1961) adeptes de la lettre et de la signature, du tag, passent du support des murs de la cité à la toile peinte, encouragés par le marché de l’art. Crash et Daze travaillent souvent ensemble sur l’hétérogénéité de la toile : espaces de lecture multiples, fractures dans le tableau, juxtaposition d’images, etc.
Toxic (né en 1965) s’intéresse aux représentations symboliques de valeurs telles que la paix.
Noc 167
(né en 1967) peint des personnages futuristes de bande dessinée. Sa signature fait partie intégrante de l’œuvre.
Vinnie Ray livre des messages sur des panneaux publicitaires du métro et sur des drapeaux et Shepard Fairey placarde ? Nottament à Londres, des effigies du catcheur André le Géant avec l’inscription « obey ».
France
Le groupe BBC : Jay One (né en Guadeloupe en 1967), Skki (né er 1967) Le groupe Basait : Shuck, Banga, etc. Le groupe la Force Alphabétique : Spirit, Mambo, Sib, Miste, etc., ont peint à Marseille, en 1991, un mur montrant leur vision du monde, de l’audio-visuel.
Ash II
(né à Madrid en 1968) développe un travail qui s’apparente à celui des Américains Crash et Daze.
Blitz
(né en 1965). Miss-tic diffuse son message poétique par les poèmes pochoirs. Speedy Graffito et Surface Active utilisent le pochoir qui permet de couvrir très rapidement les murs de signes personnalisés identifiables. Speedy Graffito a mis son art au service de la publicité (voiliers, véhicules peints, etc.).
R. Humbelon peint des silhouettes fantômes sur les murs, des ombres noires tandis que Jérôme Mesnager (né en 1961) signe son message par des milliers de corps blancs qui animent les murs et les trottoirs des villes.
Les mosaïques d’Invader diffusent l’image d’un virus inspiré des premiers jeux électroniques depuis 1996 et dans vingt-cinq villes du monde. Il publie des guides pour les situer et crée des produits tels que des chaussures qui permettent d’imprimer le motif en marchant.
Grande-Bretagne
On peut voir à Londres des pochoirs de Bansky, des affiches sérigraphiées de Mr Hero et des personnages de D-Face. Un grille-pain, icône de Toasters, s’affiche aussi dans cette capitale sur les murs et les panneaux publicitaires.
OEUVRES
Outer of Space Being
Noc 167, 1984, galerie B5, New York.
In faith
Zephir, 1983, galerie B5, New York.
Oh yess. Blade, 1983, galerie B5, New York.
Sans titre
Haring, 1984, collection Rodriguez, Paris.
Chronologie
Blitz, 1990, collection de l’artiste.
Hamburger
Jay One, 1991, collection de l’artiste.
L’Œil fermé
Ash H, 1991, collection de l’artiste.
Vidéo : Les mouvement dans la peinture : Graffiti Art
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