Les vêtements en maille: maille vetement
La maille ne résulte pas de l’entrecroisement des fils de chaîne et de fils de trame, caractéristique du tissu, mais est le résultat d’un même fil enroulé sur lui-même à l’aide d’une aiguille et qui donne un tissu extensible appelé tricot. On appelle l’ensemble de la production de tricot la bonneterie.
Une matière aux aspects différents
□ Tricot viendrait de triquoteuse. Au xvr siècle, la trique désignait l’aiguille en bois utilisée. Le tricot regroupe de manière générique les étoffes à boucles entrelacées mais également le vêtement fait dans cette étoffe.
□ Il existe deux sortes de tricots. Dans la bonneterie trame, ou tricot à mailles cueillies, les boucles sont formées par un seul fil. Ces tricots ressemblent aux tricots faits main et sont facilement détricotables. Le plus connu est le jersey. Dans le tricot de la bonneterie chaîne, où les mailles sont tissées simultanément, le tissu ne peut être défait, d’où l’appellation « indémaillable ». Les maillots de bain, les vêtements de sport et la lingerie sont confectionnés à partir de ce dernier type de tricot.
□ Toutes les fibres (naturelles ou chimiques) peuvent être tricotées. Il existe une variété infinie de points et de motifs.
De l’accessoire aux vêtements
□ Les bas-reliefs égyptiens nous montrent déjà des divinités vêtues de robes-four- reaux en tricot. Mais cette technique était aussi connue en Extrême-Orient. Le tricot fut introduit en Europe au retour des croisades. Les premiers types de vêtements en maille étaient : les bas, les chaussettes, les chaussons, les mitaines, les gants, les maillots, les bonnets et les écharpes. De nos jours, la plupart des vêtements peuvent être faits en maille.
□ C’est Monsieur Rodier qui élabore les premiers tissus en maille vers 1920. Ces tissus inspireront de nombreux couturiers ; Jean Patou, par exemple, présente dès cette époque les premières tenues de ville en maille. La mode des vêtements en maille dura jusqu’en 1930. Son retour se fera dans les années 60, sous l’inspiration de Sonia Rykiel. Depuis, la maille est présente dans toutes les collections et symbolise le confort.
Du tricot main au tricot à la machine
□ La mécanisation intervint au xvr siècle en Angleterre. L’histoire raconte qu’un pasteur anglais, William Lee, inventa le tricotage afin de soulager son épouse qui s’épuisait en tricotant à la main. De nombreux centres européens subsistent, dont, en France, Roanne, Lyon, Troyes et Mazamet. Mais c’est en Italie que les entreprises de bonneterie sont le plus développées, avec deux régions phares, celles de Côme et de Prato.
□ Jusqu’au milieu des années 80, le tricot était une activité domestique. Les femmes tricotaient leurs vêtements avec des aiguilles ou des machines rudimentaires. Le coût élevé des pelotes de laine, le travail féminin et la baisse du prix des articles tricotés ont eu raison de cette activité séculaire.
■ Des origines modestes
Le pull-over, mot anglais signifiant « qu’on peut enlever par la tête » commence son histoire au xvme siècle. À l’époque, les marchands d’ail et d’oignons de Bretagne avaient l’habitude de traverser la Manche pour écouler leur production. Ils en rapporteront le pull-over, qui s’appellera longtemps chandail.
■ Le pull marin
Comme son nom le laisse deviner, ce pull rayé ou uni, composait une des pièces de l’uniforme des marins. Indicateur de l’ordre hiérarchique, le pull uni était porté par les gradés, les rayés par les mousses.
Son tissage très serré assurait une bonne imperméabilité et renforçait sa résistance à l’usure et aux entretiens répétés. Pourvu d’un col montant dit col cheminée, le pull marin offrait une véritable protection contre les intempéries. Les trois boutons étaient toujours apposés sur le côté droit, seul emplacement pouvant convenir aussi bien aux droitiers qu’aux gauchers.
Longtemps fonctionnel, le pull marin est peu à peu devenu ornemental. S’il a bien gardé sa connotation maritime, il peut être porté par tous, marins ou pas.
■ Le pull irlandais
Le pull irlandais ou tricot d’Aran est un dérivé du pull marin. Les marins du nord de l’Europe, en signe de reconnaissance, avaient personnalisé leur vêtement, et les Irlandais avaient tricoté un pull à encolure ronde et en relief. La matière première la plus utilisée était la laine. Produite localement, elle garantissait une certaine imperméabilité et un bon pouvoir isolant.
D’après une enluminure celte, le premier pull irlandais à torsades serait apparu vers l’an 800. Les torsades représenteraient d’anciens symboles celtiques datant de 3 000 ans avant notre ère. Si la signification originelle s’est perdue dans la nuit des temps, les motifs des pulls irlandais puisent encore parfois dans le registre religieux transmis dans les familles :
– le Cable (torsade) représente très probablement les cordages de pêche ;
– le Diamond (losange) symbolise la richesse ;
– le Holy Trlnity représente la sainte Trinité ;
– le Honeycombe (nid d’abeilles) suggère l’humilité ;
– le Ladder of Life (échelle de vie) exprime la lutte de l’homme pour obtenir la vie éternelle ;
– le Tree of Life (arbre de vie) offre l’espoir du bonheur ;
– le Trellis (treillis), qui figure une sorte de grille, possède deux significations : la religion et les parcelles de terre d’Irlande de l’Ouest ;
– le Zigzag pourrait rappeler les petits chemins irlandais ;
– le Double Zigzag ou Marriage Lines (lignes du mariage) évoque la vie de couple.
Vidéo : Les vêtements en maille
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