Tresses et rubans
Dans bien des endroits du monde, on se sert de tresses et de rubans comme autant d’ajouts décoratifs. Les Miao de Chine recourent en ce domaine à une technique très complexe et sophistiquée.
Broderie chinoise:
Dans les lointaines montagnes du Guizhou, au sud-ouest de la Chine, les femmes Miao se livrent à une forme unique de broderie à l’aide de tresses de soie d’une ou deux couleurs, couchées sur des rectangles de tissu. Ceux-ci servent à décorer poignets, cols, épaules et revers des vestes de fiançailles que les mères cousent avec tant d’affection pour leurs filles. Elles utilisent aussi des rubans pliés ou plissés pour créer des motifs dynamiques composés de rangées de triangles.
Technique:
Les tresses sont déposées sur un support incurvé à l’aide de bobines munies de poids, à raison de huit fils de soie à deux brins. Leur structure même permet de leur imposer aisément des courbes créatrices de reliefs. Elles peuvent être soit posées à plat, soit plissées, mais sont toujours cousues de manière à présenter le même côté. On peut en faire une ligne unique ou doublée, ou un contour qui sera lui-même cousu à d’autres tresses. Les tresses bicolores (à raison d’une couleur par côté) ne sont pas plissées mais uniquement utilisées pour les contours ou certains effets en zigzag.
Des tresses plates sont surpiquées par couchure en zigzag, les plissées maintenues en place d’un simple point pour chaque pli. Le fil utilisé pour les coudre est le même que celui qui les compose.
Appliqué en ruban des Indiens d’Amérique:
Vers les années 1780, l’introduction par les vendeurs itinérants blancs de rubans de soie et de satin fît que bien des tribus se hâtèrent de les incorporer dans leur répertoire décoratif. Les Apaches cousaient directement rubans et tresses sur les chemises et les jupes ; les Indiens des plaines et de la région des plateaux créèrent un style plus élaboré, aux motifs inversés compliqués, composés de bandes cousues sur les tuniques et les jupes des femmes. Au XIX siècle, les Séminoles de Floride commencèrent à utiliser des rubans de coton importés pour des bordures en patchwork à usage vestimentaire.