Tricot
Le tricot est une technique dans laquelle un fil de chaîne (généralement de laine mais parfois de coton) est travaillé avec deux aiguilles ou plus. On crédite les Coptes chrétiens d’Égypte de l’invention du procédé. A mesure que se diffusait le christianisme, le tricot fit de même, voyageant jusqu’au Pérou avec les conquistadors du XVI siècle.
Bien qu’il soit né dans un pays chaud, il est toutefois le plus souvent pratiqué sous des climats tempérés ou froids ; il a l’avantage de ne réclamer que ce qu’il faut de laine. En Europe et en Asie centrale, elle est de mouton et de chèvre, mais dans les Andes, en Bolivie et au Pérou, on se sert de laine d’alpaga, de lama ou de vigogne pour tricoter de superbes vêtements. Marins et pêcheurs affectionnent les sweaters en laine naturelle écrue, un peu huileuse : c’est le cas des habitants de Guernesey et des îles anglo-normandes.
Technique:
On crée une première rangée en fixant le fil sur une aiguille par un nœud coulant, en faisant passer une seconde maille à travers la première avec l’autre aiguille ; puis une troisième est passée à travers la deuxième, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’on soit parvenu à la largeur désirée. Une deuxième rangée est alors tricotée en faisant passer une nouvelle série de boucles à travers la précédente, à raison d’une à la fois. On répète l’opération jusqu’à ce qu’il y ait assez de rangées pour faire un pan. Quand tous les pans nécessaires ont été tricotés, ils sont
cousus pour faire le vêtement. Il est possible de tricoter « en rond » pour obtenir des articles de forme tubulaire (chaussettes, bonnets) sans avoir besoin de les coudre : il faut pour cela recourir à trois ou quatre aiguilles. On peut changer de point pour obtenir une texture plus intéressante. Pour une maille à l’endroit, la boucle de laine est passée vers l’avant, et vers l’arrière pour une maille à l’envers.
Les tricots les plus répandus recourent au point de jersey, qui donne un textile très lisse où alternent rangs à l’endroit et rangs à l’envers. Retourné, on l’appelle point de jersey envers.
Popularité:
Le tricot s’apprend aisément, il ne nécessite qu’une paire d’aiguilles et de la laine, on le transporte facilement : tout cela a assuré sa survie en tant qu’art à la fois domestique et commercial. On peut s’y livrer dès qu’on en a le loisir ou qu’on a les mains libres, et ce que l’on surveille les moutons ou que l’on regarde la télévision !
Tricot à reliefs:
les tricots à reliefs les plus célèbres sont ceux des îles irlandaises d’Aran, conçus pour protéger les pêcheurs des éléments déchaînés. De tels sweaters sont tricotés en laine blanche naturelle écrue, avec des motifs en relief-torsades et textures soulevées.
Ils ont donné lieu à bien des imitations, qu’on peut acheter jusqu’à Katmandou.
Technique:
Les torsades donnent un effet de corde tordue ou tressée. Pour y parvenir, un ensemble de mailles est glissé sur une aiguille supplémentaire, puis passé par-dessus ou par-dessous un autre ensemble pour changer l’ordre dans lequel les mailles sont tricotées. Pour mettre en valeur la texture, la torsade est réalisée en point jersey sur un fond de point jersey envers. A l’aide d’une aiguille à torsades, on peut créer un certain nombre de motifs différents. On peut certes obtenir des motifs texturés avec deux aiguilles seulement, mais ils demeurent, en comparaison, un peu quelconques.
Usages:
Les pêcheurs de toutes les côtes H britanniques, pendant des générations, ont porté des pull-overs bien chauds que leur tricotaient leurs épouses. Ils étaient généralement de couleur bleu marine, mais des motifs en relief sur différentes parties – le cou, la poitrine, les épaules ou les manches – permettaient autrefois de savoir à coup sûr si un pêcheur venait de Whitby, de Lowestoft ou de Guernesey. Il est regrettable que de tels vêtements aient aujourd’hui été presque entièrement remplacés par de simples pulls tricotés à la machine.
Tricot polychrome:
Teindre le fil permit aux tisserands d’obtenir des effets très variés ; de nombreuses cultures ont pareillement bâti un immense répertoire de motifs tricotés grâce à des laines de couleurs différentes. Aujourd’hui encore, dans les Andes, bonnets et ceintures tricotés indiquent le statut social et marital de ceux qui les portent ; dans les Shetlands, on emploie toujours des motifs (ainsi la croix de l’Armada) censément dérivés du naufrage en 1588 de l’invincible Armada espagnole.
Le tricot est une activité très répandue chez les réfugiés ; ceux d’Afghanistan s’y livrent avec de la laine récupérée en détricotant les vêtements distribués par les organisations caritatives.
Technique:
Tricoter en plusieurs couleurs est très comparable au tissage avec une trame supplémentaire : une couleur particulière peut flotter par-dessus un fond, refaisant surface lorsque nécessaire pour créer un motif. Il est toujours possible de se servir de plusieurs couleurs par rangée, mais plus les fils sont nombreux, plus ils sont difficiles à manipuler, et plus le tissu sera lourd.
Le tricot étant un procédé horizontal, il est plus facile de créer des motifs par bandes ou par rangées de motifs répétés. C’est ce que l’on constate dans le monde entier, de l’Écosse à l’Afghanistan et de la Norvège à la Bolivie.
Vidéo : Tricot
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Tricot
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