La jupe
En Europe, la jupe est un vêtement de base dans la garde-robe féminine. Elle part de la taille et recouvre les jambes, entièrement ou en partie. Si la jupe prend aujourd’hui des formes diverses, elle est facile à confectionner et seuls les tissus et les longueurs suivent les tendances de la mode.
Les origines
□ Le mot « jupe » vient de j’arabe djoubba, qui signifie « long vêtement de laine ». Curieusement, au Moyen Âge, il désigne à la fois une veste féminine et un pourpoint masculin. Il faudra attendre 1672 pour voir la jupe disparaître du vocabulaire masculin et prendre la signification que nous lui connaissons. Désormais, en Europe, la jupe est un vêtement uniquement féminin.
□ Si peu d’historiens du costume se sont penchés sur ce vêtement, c’est que la jupe se confond avec la robe et est souvent désignée comme bas de robe.
□ Du Moyen Âge au xix’siècle, la jupe adopte diverses formes, aussi incommodes les unes que les autres. Sous la Renaissance, elle est si longue qu elle est maintenue avec un crochet. Sous François Ier, elle prend du volume avec le vertugadin. À la cour de Louis XIV, elle est riche en ornements, appelés prétintailles ; elle ne retrouve une certaine simplicité que sous la Révolution. Au XIX » siècle, la jupe étrangle la taille et se porte en crinoline ou à tournure. Il faudra attendre le xxe siècle et l’adoption du tailleur pour que la jupe se simplifie totalement.
Des formes variées
□ La jupe en forme, coupée dans une étoffe prise en biais, est aussi appelée jupe parapluie ou jupe soleil. Sa largeur est variable et peut former un cercle complet. Cette forme de jupe se rencontre dans de nombreuses cultures (Thaïlande, Bolivie, Espagne). La jupe en forme est la plus amincissante de toutes les jupes, car elle moule la taille et les hanches pour ne s’évaser qu’aux cuisses. Pour la réaliser, il est recommandé de la suspendre quelques heures avant d’en corriger l’ourlet.
□ La jupe droite est la plus classique. Elle peut être portée seule ou compléter un tailleur. Une jupe droite doit être doublée et avoir une fente pour ne pas entraver la marche.
□ La jupe-culotte fit une véritable révolution lors de son apparition, en 1890. Elle permettait aux femmes, de par sa forme intermédiaire entre la jupe et le pantalon, de s’adonner à la bicyclette. Les premières jupes-culottes étaient bouffantes et longues. En 1931, une joueuse de tennis osa se présenter vêtue d’une jupe-culotte courte. Depuis, ce vêtement est plutôt considéré comme une tenue sportive.
□ La mini jupe est née sous les ciseaux d’une créatrice anglaise, Mary Quant, en 1965. Dès sa sortie, elle provoqua de nombreux scandales. L’Éducation nationale la jugea « déplacée », elle fut acceptée en Pologne mais bannie en Hollande. En 1967, André Courrèges structure la mini jupe. Éclipsée durant les années 70, elle revient depuis régulièrement à la mode.
□ La jupe plissée peut être droite ou évasée. Elle a la particularité d’être confectionnée dans des tissus synthétiques qui assurent la permanence des plis.
Le kilt
■ Une étoffe à usages multiples
Le mot tartan peut être employé pour désigner une partie du costume traditionnel écossais, mais il désigne surtout le tissu à carreaux dans lequel les kilts sont fabriqués. Dans la langue gaélique, ce tissu était aussi dénommé plaide, sorte de couverture dans laquelle on s’enroulait la nuit pour dormir chez soi ou à la belle étoile et qui, le matin venu, pouvait se transformer en costume. Le nouer selon les règles de l’art faisait appel à une certaine adresse, de telle sorte que cette couverture aux usages multiples fut remplacée par une jupe aux plis fixes.
■ Une exception culturelle
Pour certains théoriciens du costume, le tartan remonterait à l’Antiquité égyptienne et aurait échoué dans les brumes écossaises par le biais de campagnes militaires. Historiquement, les premiers tartans furent fabriqués par les tribus gaéliques qui émigrèrent d’Irlande vers le ve siècle et qui firent souche en Écosse. Le vêtement traditionnel écossais ne daterait en fait que du xi9 siècle, le kilt n’apparaissant dans sa forme contemporaine qu’au xvin6 siècle.
■ Vêtement et affirmation identitaire
La notion de clan n’intervint que très tard dans l’histoire de ce costume. À l’origine, les multiples dessins et couleurs des tartans représentaient des régions distinctes. Ces différences étaient en partie dues aux divers procédés de fabrication de l’étoffe et aux plantes tinctoriales locales. La tradition voulait qu’à la suite d’un mariage les couleurs des deux régions soient mêlées pour donner un nouveau motif.
Le glissement régional vers une notion plus restreinte de clan familial s’est imposé après l’annexion de l’Écosse par la Grande-Bretagne, au XVIIIe siècle. Aujourd’hui, le tartan est le symbole de l’identité des Écossais.
■ Le kilt : la jupe de tous les symboles
Au XIXe siècle, la reine Victoria remis au goût du jour ce costume. Aujourd’hui, il n’existe plus que deux tartans : le tartan de chasse et le tartan robe. En France, la jupe kilt est exclusivement portée par des femmes au style plutôt conformiste. Aux États-Unis, les Américains revêtent des pantalons en tartan, ce qui rend perplexes les Écossais. Enfin, la jupe kilt est détournée par des créateurs, tel Jean-Paul Gaultierqui voudrait en faire une tenue masculine. Mais les Écossais restent les seuls hommes en Europe à porter la jupe qui fut si longtemps pour eux leur uniforme de guerre.
Vidéo : La jupe
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