La haute couture
La haute couture se caractérise par un vêtement fait sur mesure et unique. L’assemblage du vêtement doit être entièrement réalisé à la main et fait appel à des techniques artisanales en ce qui concerne les ornements. La haute couture symbolise le luxe et s’adresse à une élite répartie de par le monde.
Le statut social du couturier
□ Jusqu’en 1855, les membres de l’autorité royale, impériale ou gouvernementale décidaient de la création de leurs vêtements. Charles-Frédéric Worth sera le premier couturier à proposer des modèles aux grands de ce monde, rompant ainsi avec la coutume séculaire. En ouvrant sa première maison rue de la Paix, il ouvre également la voie à une certaine démocratisation de la mode.
□ La succession, à la suite de la cessation d’activité ou du décès du fondateur, entraîne souvent une perte d’identité de la maison de couture. Hormis Karl Lagerfeld pour Chanel, peu de créateurs sont parvenus à se maintenir à la tête d une maison qu’ils n’avaient pas créée.
Réglementation et réforme
□ Une réglementation datant de 1940 et qui devait répondre au rationnement de tissu imposé par l’Occupation régit toujours le monde de la haute couture. Pour ouvrir une maison de couture, il faut :
– déposer une demande auprès du ministère de l’industrie ;
– que les modèles soient réalisés par le chef de maison ou les modélistes permanents ;
– avoir au moins vingt ouvrières ;
– exécuter les vêtements à la main dans ses propres ateliers ,
– présenter 45 modèles, deux fois par an (la collection d’hiver au mois de juillet et celle d’été au mois de janvier), puis aux clientes, dans des cabinets particuliers, sur vidéo ou mannequins vivants pour faciliter leur choix.
□ Ces conditions font qu’il y a peu d’élus. Menacée de disparition face à ces réglés strictes, la haute couture a entrouvert en 1996 ses portes à deux stylistes, Thierry Mugler et Jean-Paul Gaultier, qui vont pouvoir présenter des collections « demi- mesure » dont certains modèles seront partiellement montés à la machine.
Haute couture et économie
□ Un vêtement de haute couture est vendu très cher (de 30 000 F pour un tailleur à 1 000 000 F et au-delà pour une robe). La haute couture a connu une période de prospérité jusqu’aux années 60. L’éclatement des styles de vie, les collections de créateurs ont remis en question son dynamisme.
□ Il faut environ 4 000 000 F pour présenter une nouvelle collection. Une guerre de capitaux s’est engagée, favorisant la concentration des grands noms du luxe. Car, a travers la haute couture, les maisons vivent du système des licences, qui consiste a apposer le nom du couturier sur différents produits (prêt-à-porter, parfums, accessoires, etc.), mais souvent sans pouvoir en contrôler ni la qualité ni la finalité.
Christian lacroix : un couturier de haute culture
■ Une irrésistible ascension
En 1987, Christian Lacroix (il a alors trente-six ans) et Jean-Jacques Picart, son attaché de presse, s’associent à Bernard Arnault pour fonder la Maison Christian Lacroix, rue du Faubourg- Saint-Honoré à Paris. La première collection de haute couture rencontre un succès immédiat. Bousculant un monde centré sur lui-même, Christian Lacroix fait souffler le vent de la jeunesse et de la nouveauté en mélangeant les matières, les imprimés et en revendiquant le baroque, hérité de son enfance arlésienne, qu’il métisse avec d’autres cultures. S’il a depuis créé des lignes de vêtements, d’accessoires ou des costumes d’opéra, il reste fidèle à la haute couture.
■ Les coulisses de la haute couture
Comme il se plaît à le dire :
« La couture, c’est moins un grand spectacle qu’une petite musique » qui demande une excellente partition. Quarante personnes se répartissent les tâches de la haute couture entre trois ateliers (deux pour le flou et un pour les tailleurs), dirigés par une responsable d’atelier.
Un tailleur nécessite 100 heures de travail et une robe du soir non brodée environ 250, chaque pièce étant entièrement montée à la main. Mais Christian Lacroix fait appel au talent de multiples artisans. Ainsi les tweeds sont fabriqués à l’ancienne, les tissus peints à la main.
Les brodeurs les plus réputés (Lesage et Montex) ajoutent leur savoir-faire, ainsi que les plumassiers, les gantiers, les modistes ou les créateurs d’accessoires, pour concrétiser le rêve d’une robe souvent éphémère.
Vidéo : La haute couture
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : La haute couture
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