L'Art : la maison dans la nature
L’Angleterre, qui s’est très vite industrialisée, manifeste ce désir de vivre dans la nature. Refuges contre la vie moderne, les maisons imitent tout d’abord l’architecture domestique de la campagne que l’on redécouvre. Les « cottages » ont de grands toits protecteurs, construits avec des matériaux tels que le bois, la brique, la pierre et les murs blancs.
La maison ouverte sur la nature
Le cottage anglais trouve aux Etats-Unis, à la fin du XIXe siècle, une terre de prédilection. Il s intègre parfaitement aux grands espaces américains, et le bois avec lequel il est construit rappelle la vie simple des pionniers. Les galeries couvertes qui entourent la maison, et que l’on appelle en anglais porches, font le lien entre l’intérieur et 1’extérieur.
Au début du XXe siècle, les maisons de l’architecte Frank Lloyd Wright cherchent encore davantage à se fondre dans la nature. De plan horizontal, elles ne dépassent pas les arbres qui les environnent et elles semblent appartenir au paysage (p. 283). Avec leurs terrasses qui se projettent vers l’extérieur et leurs grandes ouvertures vitrées, les maisons vont à la rencontre de la nature.
La maison que se construit Philip Johnson en 1949 est un cube de verre, qui marque l’aboutissement de cette recherche : les parois de verre rendent la maison presque transparente et laissent voir la nature au travers ; seuls les sanitaires sont dissimulés par une tour de brique, et des cloisons mobiles offrent la possibilité de s’isoler.
Mise à l’écart do la nature
Après la Première Guerre mondiale, la maison devient un terrain d expériences privilégié. La maison Schröder que Gerrit Thomas Rietveld construit à Utrecht, en 1924, expérimente les principes néo-plastiques du mouvement hollandais De Stijl («Le Style »). La maison est une œuvre d’art dans le paysage, mais elle est sans contact avec l’extérieur.
La villa Savoye construite à Poissy, en 1929, par Le Corbi hier est également un bel objet posé dans la nature. Le Corbusier applique ici sa théorie de la maison moderne, exposée dans les Cinq Points d’architecture : la maison doit être surélevée par des pilotis, ce qui permet de dégager l’espace au sol : elle est couverte d’un toit-terrasse; ses fenêtres horizontales forment une longue bande; la disposition des pièces peut changer d’un étage à l’autre, puisque les murs intérieurs n’ont plus un rôle de soutien ; la façade n’est qu’une enveloppe, qui peut être percée de grandes fenêtres. Ces principes peuvent être répétés n’importe où, sans tenir compte de l’emplacement particulier de la maison.
Les maisons de l’architecte suisse italien Mario Botta construites depuis les années soixante- dix sont étrangères à leur environnement. Leurs murs pleins marquent, au contraire, une frontière avec l’extérieur, et l’intérieur devient un abri protégé. Eclairées par le toit, elles n ont presque aucune fenêtre, seules quelques lucarnes encadrent le paysage comme des tableaux; la maison, à l’abri derrière ses murs, tient à distance la nature qui l’entoure.
Vidéo : L’Art : la maison dans la nature
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