Le Tissage
Tissage à effet trame:
un tissage à effet trame est l’inverse d’un tissage à effet chaîne : les fils de trame, plus nombreux ou plus épais que les fils de chaîne, les éclipsent et portent le motif, qui court à travers le tissu en bandes horizontales.
Technique:
Pour qu’un textile soit à effet trame, les fils de trame doivent être plus épais, ou beaucoup plus serrés, que la chaîne. On combinera ainsi un fil de trame de laine et un fil de chaîne de coton. Ils peuvent toutefois être de même épaisseur, mais dans ce cas on peigne ou l’on bat les fils de trame de telle sorte qu’ils prennent plus de volume.
Fils de trame supplémentaires:
Un motif peut être créé avec des fils de chaîne supplémentaires ; pareillement, si l’on utilise plusieurs ensembles de fils de trame, flottés sur des brèves distances des deux côtés du tissu, on peut également les déplacer périodiquement pour créer un motif, présent sur chaque face, mais sous deux formes « en miroir ».
Usages:
Châles et ponchos sont généralement tissés en étoffes à effet de trame. Elles gardent mieux leur forme que celles à effet de chaîne, et sont généralement utilisées pour des motifs complexes.
Tissage par bandes:
Coudre deux pièces d’étoffe tissées séparément pour en obtenir une plus large que ce que permettrait un métier est une pratique très répandue. C’est ainsi que procèdent les Baloutches d’Afghanistan pour leurs tapis, ou les Indonésiens de Sumba pour les manteaux hinggi. En de rares endroits, on coud ensemble de nombreuses bandes très étroites. Hormis les ghudjeris (couvertures de cheval) d’Ouzbékistan, c’est en Afrique occidentale que le tissage par bandes est le plus répandu, les kente du Ghana en étant l’exemple le plus connu.
Technique:
L’étoffe est tissée sur des métiers à double lice, en bandes très longues de 10 à 25 cm de large, qui sont ensuite découpées en morceaux plus petits puis cousues ensemble tout du long. On produit ainsi des couvertures de laine au Mali, mais en général on recourt à la soie, au coton ou à la rayonne pour obtenir un vêtement très volumineux, un peu semblable à une toge, pour les hommes, et de moindres dimensions pour les femmes.
Les tissus kente dus aux Ashanti et aux Ewe du Ghana sont toujours à carreaux. On tisse alternativement une partie à effet chaîne, montrant les rayures longitudinales dues aux fils de couleurs différentes, puis une partie à effet trame, formée d’une bande horizontale. On se sert d’une paire de lices avec les fils de chaîne, regroupés de façon à ce que des foules différentes puissent être ouvertes pour le tissage des parties à effet trame. Des flottés de la trame supplémentaire permettent de créer des motifs (animaux, tambours, peignes, mains, etc.) dans les parties à effet chaîne.
Double tissage:
Nombre de textiles sont tissés de telle façon que l’endroit et l’envers sont très différents d’aspect. Dans la technique du double tissage (à double armure), l’un et l’autre sont en fait tissés indépendamment, l’un au-dessus de l’autre, changeant de place par endroits pour créer des motifs.
Technique:
Deux ensembles de fils de chaîne sont disposés l’un au-dessus de l’autre ; selon les cas, on recourt à deux ensembles de fils de trame, ou à un seul qui est inséré dans les deux chaînes soit à une seule extrémité (tissage en double largeur), soit aux deux (tissage « tubulaire » ou « en rond »). A l’aide de quatre lices ou plus, les fils de chaîne sont périodiquement soulevés pour passer d’un niveau à l’autre, si bien que les deux épaisseurs échangent leurs places. Comme elles sont composées de couleurs ou de matériaux différents, cela permet de créer un motif, un côté du tissu étant le négatif de l’autre.
Usages:
Les textiles tissés en armure double sont épais et chauds, surtout s’ils sont de laine. Ils servent donc à produire châles, couvertures et dessus-de-lit.
Répartition géographique:
La technique de l’armure double est très répandue en Europe (Écosse, Espagne, Allemagne, Pologne, Italie). La fabrication de couvertures traditionnelles est encore une activité prospère dans le centre du
Pays de Galles.
Les immigrants diffusèrent la méthode dans le Nouveau Monde, où les colons de Virginie, aux Etats-Unis, et de l’Ontario, au Canada, s’y adonnèrent longtemps.
Dans le centre du Pérou, les fouilles archéologiques ont montré que les Chancay (entre 1000 et 1476 après J.-C.) produisaient des textiles à double armure.
Les Quechua et les Aymara d’Équateur, de Bolivie et du Pérou confectionnent ainsi, aujourd’hui encore, des ceintures et des rubans de chapeau aux motifs très complexes.
Au Pundjab, comme dans la province pakistanaise du Sind, les khes, des tissus de coton à double armure, sont tissés par parties puis cousus pour produire des pièces de literie.
Vidéo : Le Tissage
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