Textiles avec plumes
On peut également décorer les textiles avec des éléments d’origine animale : outre le cuir et la laine, citons les os, les dents, les griffes, les poils, voire les ailes des scarabées. On a fréquemment recouru aux plumes et, si les plus colorées sont utilisées sous les tropiques et l’équateur – ainsi en Nouvelle-Guinée ou en Amazonie -, où les plumages des oiseaux sont extraordinaires, cette technique a connu son plus grand raffinement en Nouvelle-Zélande et en Amérique du Nord. Même en Grande-Bretagne, au xix1′ siècle, la passion des manchons de plume faillit bien
provoquer la disparition du butor. Un tel péril menace encore aujourd’hui : en Nouvelle-Guinée, le superbe plumage des oiseaux de paradis met cette espèce en danger.
Techniques:
On s’est très souvent servi de grandes plumes pour confectionner des coiffures indiquant le statut social-comme par exemple chez les Sioux d’Amérique du Nord et les Ayoreode de Bolivie. Les Indiens de Californie recouraient toutefois à des techniques plus raffinées : collage, couture, appliqué, tissage. Les Hupa et les Yuork faisaient usage de peaux de piverts qu’ils collaient sur du daim pour en faire des bonnets. Dans le centre de la Californie, les plumes étaient cousues en bandes. Les Indiens pomo faisaient également des paniers, et même des couvertures, dans lesquels des plumes étaient insérées par torsion ou tissage.
Les capes de plume maoris:
Depuis des siècles, les Maoris de Nouvelle-Zélande tissent des manteaux de pluie avec les feuilles du Phormium tenax, forme locale du lin ; ils sont assez semblables à ceux que les Japonais
confectionnent avec de la paille de riz. On y incorporait parfois des plumes en bordure, mais ce n’est qu’à la fin du XIX siècle que les Maoris commencèrent à tisser des capes entièrement recouvertes de plumes d’oiseaux, en particulier de kiwi. Ils appellent ces vêtements kaha hururhuru.
Le tissage est chez eux une pratique qui doit rester secrète ; aussi a-t-il survécu aux aléas de la colonisation, avant de connaître récemment un véritable renouveau, comme d’ailleurs d’autres traditions (sculpture sur bois, emploi de la langue maori). Une corde est tendue entre deux chevilles de bois, et les fils de chaîne y sont suspendus. Les fils de trame sont alors enroulés avec les doigts, selon diverses méthodes. Les pennes des plumes sont également intégrées dans le tissage ; on les maintient en place en tordant leurs extrémités. Une cape de plume peut demander jusqu’à un an de travail.
Vidéo : Textiles avec plumes
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Textiles avec plumes
https://www.youtube.com/embed/bHLtZvbhn2Q