Les mouvement dans la peinture : B.M.P.T.
CONTEXTE
de décembre 1966 à décembre 1967, Daniel Buren, Olivier Mosset, Michel Parmentier et Niele Toroni s’associent sous le nom de B.M.P.T., constitué de leurs initiales, ils ont le soutien du critique Marcellin Pleynet. Ils exposent en commun au cours de manifestations artistiques importantes intitulées « Manifestation 1 », « Manifestation 2 », « Manifestation 3 » et « Manifestation 4 ». 1966 est une année clé : l’ouverture du 1T Salon de la jeune peinture auquel participent B.M.P.T. et la Révolution culturelle en Chine. Ces événements génèrent des questions : « Dans quelle mesure (…) la peinture participe-t-elle au dévoilement de la vérité ? Quel est le pouvoir de l’art aujourd’hui dans le devenir du monde ? » Le groupe B.M.P.T. reproche à la peinture d’avoir soutenu au cours de son histoire, des discours politiques, religieux ou idéalisateurs. Il veut dénoncer l’illusionnisme et la mystification de l’œuvre d’art. Buren raconte : « (…) après avoir vu Cézanne, j’ai fait partie de ces prisonniers mentaux qui ont cru voir la montagne Sainte-Victoire comme il l’a représentée. Je croyais « en » l’art. Quand j’ai perdu la foi (…) j’ai enfin vu la montagne Sainte-Victoire. » B.M.P.T. refuse de transcrire une vision ou une interprétation du monde nourrie par les émotions de l’artiste. Pour lui, « l’art est illusion de dépaysement, illusion de liberté, (…) illusion de sacré (…). L’art est distraction, l’art est faux » puis il ajoute : « La peinture commence avec Buren,
Mosset, Parmentier, Toroni ». Cela signifie que ces artistes nient l’histoire de la peinture et qu’ils recherchent la simplicité maximale, le « degré zéro » de la peinture, et prônent une peinture « nettoyée de tout objet ou figure propre à susciter l’imagination » (Catherine Millet, historien de l’art). En revanche, Buren choisit un contexte pour donner sens et forme à ses réalisations présentées in situ. Il tourne en dérision l’institution muséale en présentant, par exemple, une œuvre gigantesque et inadaptée au Musée Guggenheim à New York en 1971, ou en organisant tous les quatre une conférence muette et anonyme devant leurs tableaux, au musée des Arts décoratifs en 1967. Forme d’art minimal proche du groupe français Supports-Surfaces, B.M.P.T., par sa démarche artistique originale, agresse le milieu artistique et déconcerte le public. Chaque artiste poursuit aujourd’hui individuellement sa pratique artistique.
CARACTÉRISTIQUES
Le groupe B.M.P.T. choisit des supports de grands formats : toile, papier collé, vitre, plastique, bois, miroir. L’absence de sujet rend la toile muette et absolument neutre : « La neutralité de cette peinture existe (…) hors de tout contexte autobiographique (…) cette peinture n’est que ce qu’elle est » (Mosset). L’association B.M.P.T. s’impose un système d’une « pure gratuité formelle » (Marcellin Pleynet), qui lui interdit toute évolution. Les toiles neutres et anonymes aux motifs répétitifs ne génèrent aucune émotion spontanée : cercles noirs sur toiles blanches, empreintes de pinceaux plats, bandes de couleurs horizontales ou verticales. Seules les couleurs varient, bandes blanches, rouges, grises ou noires.
ARTISTES
Daniel Buren
(né en 1938) utilise invariablement de la toile rayée verticalement de bandes alternées blanches et colorées, toujours de même largeur.
Olivier Mosset
(né en 1944), artiste suisse, peint un cercle noir au centre d’une toile blanche carrée.
Michel Parmentier
(1938-2000) plie la toile avant de la peindre afin d’obtenir des bandes alternées horizontales, blanches et colorées.
Niele Toroni
(né en 1937), artiste suisse, applique en quinconce, a intervalles réguliers l’empreinte d’un pinceau plat.
OEUVRES
Sans titre, B.M.P.T., 2 juin 1967, « Manifestation 3 ». musée des Arts décoratifs, Paris.
Vidéo : Les mouvement dans la peinture : B.M.P.T.
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