Trans avant garde italienne
CONTEXTE
En novembre 1979, dans la revue Flash Art, le critique d’art italien Achille Bonito Oliva introduit le concept de trans-avant- garde appelé aussi « New Image ». La trans-avant-garde affirme son existence face à la domination américaine de l’art conceptuel et du minimalisme (—♦ MINIMAL ART) des années soixante-dix. La transavant-garde évolue dans une « société de transition » .
Les artistes revendiquent une peinture libre, figurative ou imaginaire, le retour aux valeurs individuelles et à la subjectivité qui contribue à l’épanouissement personnel du peintre. Ils prennent plaisir à peindre, sans contrainte et sans renier la peinture issue de la Renaissance. Ils manifestent un intérêt particulier pour l’expressionnisme figuratif et/ou abstrait ( ► EXPRESSIONNISME). Cette nouvelle peinture est un événement esthétique et sociologique. Au début des années quatre-vingt, des changements artistiques s’opèrent à travers le monde. A l’art conceptuel succède toute la nouvelle peinture. En 1982, des critiques d’art de nombreux pays européens et des Etats-Unis réfléchissent sur « une Trans-avant-garde internationale », titre d’un ouvrage imprimé en Italie et initié par Oliva. Ce label désigne certains courants internationaux d’inspiration et de réalisations très différentes notamment les nouveaux fauves ou néoexpressionnisme (Allemagne), Bad Painting (Etats-Unis) et la trans-avant-garde italienne.
CARACTÉRISTIQUES
La trans-avant-garde manifeste le « retour à la peinture ». Comme dans la peinture classique, les artistes réalisent des huiles sur toile sur de grands formats. Ils exécutent parfois des dessins de petits formats.
C’est le retour à l’individu, aux valeurs locales, à une iconographie italienne classique. Les artistes représentent « des armées de figures poétiques, grotesques et mythiques » (Catherine Millet, historienne de l’art). Us peignent des portraits réalistes, imaginaires ou allégoriques ainsi que des représentations mythologiques, religieuses et narratives, intemporelles et métaphoriques.
Pour les artistes italiens, il est nécessaire de donner une réalité à l’œuvre. La figure, tant dans sa composition que dans sa forme, s’inspire d’une part des formes expressives du futurisme, de la métaphysique et de l’art métaphysique et surréaliste de Chirico et d’autre part des représentations de la Renaissance et dés symbolistes. ils réalisent des « kilomètres de toiles maculées de tonnes de pigments (…) et se plongent avec frénésie dans des torrents de couleurs lyriques » (Catherine Millet), dans la tradition du fauvisme.
ARTISTES
Sandro Chia
(né en 1946) intègre dans ses peintures les expériences du maniérisme italien, du cubisme, du futurisme et du fauvisme (ces mouvements). Il peint des scènes narratives et religieuses.
Francesco Clemente
(né en 1952) peint des autoportraits, des peintures humoristiques, naïves et arabisantes, et des compositions intimistes.
Enzo Cucchi
(né en 1950) représente des scènes oniriques avec des colosses et des montagnes magiques, des personnages et des villes vues d’avion. Peinture et autres éléments se mêlent sur la toile (céramique et métal, etc.). Ses couleurs et ses représentations non figuratives émanent du surréalisme.
Nicolà De Maria
(né en 1952) approche la naïveté formelle des enfants et s’attache à la tradition informelle des années cinquante et soixante.
Mimmo Paladino
(né en 1948) réalise de grandes toiles mythologiques parfois inspirées par des croyances populaires italiennes. Dans ses œuvres, « la géométrie du signe est immédiatement interrompue par le cumul des motifs figuratifs » (Catherine Millet).
ŒUVRES
Le Peintre et ses oursons
Chia, 1984, collection particulière.
Fortune
Clemente, 1982, courtesy Gian Enzo, Sperone.
Sans titre
Cucchi, 1990, galerie Templon, Paris.
Veglia
(la veille, le guet), Paladino, 1985, collection particulière.
Vidéo : Trans avant garde italienne
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Trans avant garde italienne
https://www.youtube.com/embed/4uQpy9jrhV8