Arte Povera
En Italie, à Gênes, le critique d’art Germano Celant organise et présente en 1967 la première exposition d’Arte Povera « art pauvre » et un manifeste qu’il publie dans Flash Art. Des artistes italiens constituent ce courant novateur : Alighiero Bœtti, Luciano Fabro, Pino Pascali, Giulio Paolini, Mario Merz et le Grec Jannis Kounellis. D’autres artistes se joignent à eux ultérieurement : Emilio Prini, Michelangelo Pistoletto, Giovanni Anselmo, etc. Plus riche en sculptures qu’en peintures, l’Arte Povera se situe en opposition à l’art scientifique, au cinétisme et à l’op art et à la société de consommation mise en images par le pop art. Ils élèvent la pauvreté des matériaux, des moyens et des effets au rang d’art. Ils souhaitent rétablir un contact direct et sensible entre le spectateur et les matériaux naturels. Ils effectuent un retour aux « arts premiers » en privilégiant les techniques artisanales frustes (feu, coups de haches) et les matériaux bruts (chiffons, terre). « La réalité visuelle est vue telle qu’elle est, telle qu’elle se produit (…). L’accent est mis sur le fait brut et sur la présence physique d’un objet (…) » (Germano Celant).
CARACTÉRISTIQUES
Jute de sac de pommes de terre et autres textiles, charbon, végétaux, verre, sable, pierre, terre et eau, laine non filée, tôles, bois équarri. graines, etc., autant de matériaux pauvres constituant les tableaux- reliefs et les sculptures, de toutes dimensions. « Les conventions iconographiques sont supprimées ainsi que les langages symboliques et traditionnels » (Germano Celant). Les matériaux sont soit accrochés ou encadrés au mur (tissu, plaque de tôle, pierre, natte de cheveux…) soit des sculptures posées à même le sol. L’artiste respecte évidemment les teintes naturelles des matériaux utilisés.
ARTISTES
Alghiero Boetti
(né en 1940) utilise des broderies et des tapisseries, puis l’écriture (lettres, signes, chiffres, etc.). L’idée et l’image finale l’intéressent. il organise la production effectuée par d’autres (brodeurs afghans, etc.).
Luciano Fabro
(né en 1936) utilise des matériaux différents: marbre, verre, journaux, végétaux, plomb qui constituent des œuvres mixtes et légères où s’opposent minéraux, végétaux et matériaux organiques.
Pino Pascali
(1935-1968) participe marginalement à l’Arte Povera. Il réalise des œuvres très construites.
Giulio Paolini
(né en 1940) utilise de la toile brute animée de traits géométriques, un châssis vide, du papier cellophane et surtout la photographie. Il se fait photographier en train de manipuler les matériaux.
Mario Merz
(1925-2003) est sculpteur et peintre. Dans les années quatre-vingts, il reprend la peinture autour de thèmes animaliers.
Jannis Kounellis
(né en 1936), Grec d’origine, s’installe à Rome en 1956.il expose des sacs de toile cousus, accrochés au mur ou jonchés au sol, vides ou pleins de lentilles, de haricots, de charbon. Il compose avec des produits naturels : charbon, minerai, feu, laine, plomb, cire, viande, grain, bois, œuf, café, farine, haricots, mais aussi des ustensiles de base pour l’homme : lampe à pétrole, lit, cordes, bougies, manteaux et couvertures. Il privilégie les couleurs or, jaune, noir et rouge. En 1976, il réalise des traces de fumée sur différents supports.
OEUVRES
Six Enveloppes avec timbres
(Afghanistan, Kaboul), Boetti, 1972. galerie 1900-2000.
Edera
Fabro, 1972, galerie Durand-Dessert, Paris.
Sans titre
(sacs de jute), Kounellis, 1968, collection Marie ‘e et Paul Mailhot, Montréal.
Sans titre
(série de six éléments), Kounellis, 1987, collection Greenberg Gallery, Chicago.
Vidéo : Arte Povera
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Arte Povera
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