La peinture d’architecture
La peinture d’architecture:
La peinture d’architecture représente un décor citadin, réel ou fictif. Très appréciées au XVIII siècle par les riches amateurs qui veulent garder la trace de leur passage dans une ville, ces peintures sont des exercices de perspective pour les peintres : dessin des façades, profondeur des avenues et répétition des piliers.
Le védutisme:
Le védutisme est un mot d’origine italienne (vedute, vue) qui désigne l’art du paysage d’architecture à Venise au XVIIIe siècle. Les peintres vénitiens Antonio Canal dit Canaletto (1697-1768) et Francesco Guardi (1712-1792) représentent les monuments, les rues et les places de la ville. Ce style correspond au goût pour le souvenir des riches visiteurs de l’aristocratie étrangère.
Les védutistes vont propager l’image d’une ville fière et magnifique : richesse décorative des façades, alignement de palais recouverts de marbre, splendeur d’un art de vivre et de ses fêtes, admirées et enviées dans toute l’Europe. C’est aussi une description fidèle de l’architecture de cette ville.
Caprices et ruines antiques:
En avance sur les collages surréalistes, les artistes du XVIII siècle associent et juxtaposent différents fragments de réalité pour composer une nouvelle image du monde. l’Italien Giovanni Paolo Pannini (1691-1765) et le Français Hubert Robert (1733-1808) rapprochent et collent fictivement, sur le même lieu et dans une même place, l’image des différents bâtiments et ruines qui existent déjà, mais disséminés dans toute la ville. Ces Caprices reconstruisent ainsi une cité imaginaire et fantastique qui les contient tous assemblés.
Au début du XIX’ siècle, avec la mise au jour des vestiges de Pompéi et d’Herculanum, la peinture de ruines devient à la mode. Ces vues d’architecture antique combinent les colonnades et les galeries pour répéter à l’infini le format rectangulaire du cadre à l’intérieur du tableau. Les trouées des fenêtres, des lucarnes et des porches laissent le regard traverser l’épaisseur de l’aplat monumental des façades et des pans de murs à moitié effondrés.
la peinture de ruines:
Les ruines, un thème important dans la peinture:
La peinture de ruines évoque la destruction et la marque du temps qui passe. Pendant la Renaissance, les peintres utilisent l’image symbolique (les ruines pour représenter la chute du monde antique et la victoire d’un nouvel ordre naissant. C’est pour cela que l’on retrouve souvent un décor de ruines antiques juxtaposé aux scènes de la vie du Christ : par exemple, dans les scènes de la Nativité, l’adoration et la naissance de l’enfant Jésus ne se déroulent pas dans l’humble étable de Bethléem mais dans les imposantes ruines d’un temple de l’Antiquité gréco-romaine.
Pour les peintres de paysages du XVIIe siècle, les motifs de ruines évoquent l’érosion du temps qui passe. Ils traduisent la relativité des choses et l’éphémère des valeurs de la vie.
Au XVIIIe siècle, les ruines sont un thème important de la peinture européenne. Le Français Hubert Robert visite Herculanum et Pompéi. De retour à Paris, il propage le style du paysage de ruines. Il se spécialise dans la peinture des monuments parisiens, qu’il imagine détruits et dégradés, dans une « rêverie archéologique » à la grande exactitude topographique.
La Grande Galerie du Louvre en ruines:
Le tableau de la Grande Galerie du Louvre en ruines montre les grandes arcades brisées et l’effondrement de la voûte. La présence des personnages donne l’échelle du bâtiment. Au premier plan, un homme copie une statue antique et donne un caractère artistique à la scène. Les ouvertures sur le ciel éclairent le tableau jusqu’au lointain, accentuant l’horizontalité de ce long couloir.
Vidéo : La peinture d’architecture
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