L'Art : la renaissance , l'Italie au quattrocento (de 1400 à 1499, notre XVe siècle)
Une profonde coupure, dans le courant du XVe siècle, sépare la fin du Moyen Age du début des Temps modernes. Des réflexions philosophiques et religieuses innovantes, des modes de production et des structures économiques plus efficaces, l’exploration de contrées méconnues (l’Amérique et l’Asie),
F invention de nouvelles machines, des mouvements politiques qui aboutissent à l’autonomie des villes en Italie et un nouvel âge d’or des lettres et des arts : telles sont les principales caractéristiques de ce qu’ il est convenu d appeler la Renaissance. Elle s’étend des années 1420 en Italie jusque vers 1560.
L’homme de cette époque redécouvre chez les Romains, ses lointains ancêtres, des valeurs humaines et intellectuelles qu’il adopte ; cette redécouverte est un des aspects de l’humanisme, courant de pensée qui prête intérêt à l’individualité de l’homme. Les artistes puisent de nouvelles sources d’inspiration chez les auteurs grecs et latins. En même temps, la sculpture antique devient le modèle, en matière d’esthétique, de la Renaissance. Au clergé, qui était souvent le seul à passer commande aux artistes, se joignent désormais princes, tyrans, bourgeois.
L’Italie domine incontestablement le reste de l’Europe, mais la Flandre, la France, l’Allemagne introduisent, chacun à leur manière, des nouveautés dans leurs modes de représentation. Bien qu’il n’v ait pas d’uniformité de style, on peut esquisser les grands traits de l’art nouveau en Italie : la notion de réalisme, l’utilisation de la perspective, la place donnée à l’homme, la représentation de la lumière, et donc de l’ombre, l’importance grandissante de la nature – toutes choses déjà introduites par GlOTTO, à qui l’on doit les principes fondamentaux de l’art des Temps modernes.
Florence au quattrocento
L’instigateur de l’art nouveau vit à Florence, il est architecte et s’appelle Brunelleschi. On lui doit d’avoir résolu le problème de la perspective grâce aux mathématiques. Le peintre Masaccio est l’auteur des premières réalisations peintes de la Renaissance; il applique la découverte de Brunelleschi dans une fresque de l’église Santa Maria Novella à Florence : la Sainte Trinité, qui est représentée avec la Vierge, saint Jean et deux donateurs, comme des statues dans une niche. La disposition des donateurs (ceux qui ont commandé l’œuvre) surprend par sa nouveauté : ils sont placés de part et d’autre du groupe, devant les pilastres, comme s’ils faisaient partie de l’assistance, invitant ainsi les fidèles à s’associer davantage au mystère de la sainte Trinité.
Il est extraordinaire qu’au cours de sa courte vie, pendant six ou sept années de travail, Masaccio ait eu le temps de révolutionner la peinture florentine. Les fresques qu’il réalise pour la chapelle Brancacci (p. 241), à Santa Maria del Carminé à Florence, entre 1425 et 1426, deviendront la référence de la peinture nouvelle que Michel-Ange admirera.
On peut imaginer l’effervescence qui agite ces artistes, engagés, chacun selon sa personnalité, dans une aventure fabuleuse. Paolo Uccello se lance à corps perdu et jusqu’à l’obsession dans la mise en œuvre de la perspective. Son ouvrage le plus connu, qui illustre ses recherches, est La Bataille de San Romano (victoire des Florentins sur les Siennois en 1432), un ensemble de trois panneaux, aujourd’hui séparés entre trois musées. Le panneau du Louvre (p. 273) montre comment il arrive à donner l’illusion de la profondeur : on croit voir, sur le devant de la scène, un seul cheval ou un seul cavalier, mais en réalité il y en a une multitude, révélée par les jambes, les lances et les casques à l’arrière-plan. Uccello excelle aussi dans la représentation du mouvement. Ses recherches déconcertèrent les contemporains du peintre, qui ne les poursuivirent pas.
Au même moment, Fra Angelico semble rester en marge. A partir de 1435, il recouvre de fresques les murs du couloir et des quarante cellules de son couvent (San Marco à Florence). La scène de L’Annonciation est belle par son calme et sa simplicité. Piété, béatitude et ascétisme comptent plus pour lui que la prouesse technique de Masaccio et d’Uccello. Pourtant, très savant, il maîtrise les nouvelles lois de la perspective et le modelé par l’ombre et la lumière, qu’il sait rendre à merveille. Sandro Botticelli incarne le plus parfaitement l’humanisme florentin. Dans ses deux œuvres les plus connues, La Naissance de Vénus et Le Printemps (p. 183), il donne aux thèmes mythologiques, très tôt dans la Renaissance, une place prépondérante. La naissance de la déesse de l’amour, Vénus, signifie l’apparition de la beauté, cette beauté que recherchent les artistes et les humanistes.
Le quattrocento dans le reste de l’Italie
A la même époque, dans d’autres villes italiennes, des peintres demeuraient délibérément fidèles au gothique, non pas par incompétence mais par goût. Antonio Pisa- Nello est l’interprète le plus parfait du gothique international, cet art de cour élégant et raffiné, très apprécié encore des cours d’Italie du Nord. Il n’est pas un artiste archaïque, puisqu’il partage avec ses contemporains l’intérêt pour la redécouverte de l’Antiquité, comme pour l’étude de la perspective, mais il préfère demeurer fidèle à un univers poétique et fabuleux. Il s’attache dans ses portraits à rendre le mieux possible la physionomie des princes éclairés qui l’emploient.
Il est surtout renommé pour l’invention du trompe-l’œil, peint pour la première fois à la Renaissance dans la chambre des époux du marquis de Gonzague à Mantoue : au centre de la voûte est figurée une ouverture qui permet à l’œil du spectateur de s’évader vers le ciel.
À la même époque, au sud de Florence, à Arezzo et à Urbino, un très grand peintre, Piero della Francesca, approfondit les découvertes de Mantegna, en utilisant mieux les possibilités qu’offre la lumière, et les effets qu’elle permet pour suggérer l’atmosphère, comme il le montre dans Le Rêve de Constantin. Son influence, pour cela et pour ses compositions claires, fut considérable.
Venise est plus lente que les autres villes d’Italie à adopter les formes nouvelles. Bien qu’il soit né en Sicile, Antonello de Messine est attaché à cette riche cité marchande, car il y travailla suffisamment pour exercer sur les artistes vénitiens une incontestable attraction. IL est un des rares artistes de cette époque à avoir maîtrisé la peinture à l’huile aussi bien que les Flamands, auprès de qui la tradition veut qu’il se soit rendu. Avec lui, le portrait devient un genre important : l’homme, sujet d’étude et de réflexion.
est l’apport majeur de l’humanisme, pomme le montre le portrait du Condottiere. les peintres vénitiens furent de tout temps les naitres incontestés de la couleur. Au quattrocento. Giovanni Bellini s’en révèle un utilisateur habile. Marqué par le passage d’Antonello de Messine, il excelle dans l’art du portrait, bien qu’il soit resté célèbre pour ses groupes de Vierges à l’Enfant. Dans la Vierge à l’Enfant avec quatre saints du retable de San Zaccaria. Une atmosphère chaude et lumineuse baigne la niche, où trône Marie tenant Jésus. Les personnages, individualisés, semblent appartenir à un monde de beauté et de sérénité.
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