L'Art : la sculpture chinoise et japonaise : le triomphe du bouddhisme en extrême- orient
Transportant avec eux statuettes et livres sacrés, des moines indiens, dès le II » siècle avant J.-C.. s acheminent vers l’Asie pour répandre leur religion, le bouddhisme, en empruntant la piste des caravanes, le long de la route de la soie. Carrefour de l’Asie centrale et de la Chine, le site de Dunhuang devient, au IVe siècle, un des premiers sanctuaires bouddhiques chinois. Ces grottes creusées dans la falaise, qui abritent des statues colossales, restent un modèle pour beaucoup d’autres sanctuaires.
L’apogée du bouddhisme
Les grottes de Yungang, qui datent de 460. Forment un sanctuaire bouddhique spectaculaire, creusé dans la falaise sur près d’un kilomètre. Au centre de chaque grotte s’élève une statue monumentale du Bouddha, dont la plus importante atteint 17 mètres de haut. Cinq autres statues du Bouddha semblent être à l’image des cinq empereurs : tactique politique des Wei. qui s’identifient à un Bouddha vivant.
En s’installant clans leur nouvelle capitale. Luoyang, les empereurs Wei font creuser 1111 sanctuaires à Longmen, étroit passage entre deux falaises au fond duquel serpente une rivière. Les travaux commencent dès 494 et se prolongent jusqu’en 536.
Au centre de chacune des 1 352 grottes se dresse une statue de Bouddha, souvent accompagné de disciples et de bodhisattvas. Tout autour, les murs sont creusés de petites niches qui accueillent des statuettes.
Aux doux et larges visages de Yungang succède à Longmen un style nouveau, anguleux et mystique. Les corps s’allongent et les visages émaciés, de type chinois et non plus indien, expriment une profonde spiritualité. Les bodhisattvas portent de hautes couronnes ouvragées, et les plis soyeux de leurs vêtements retombent dans un ample mouvement.
Le réalisme Tang à Dunhuang
Célèbres pour leurs peintures, les grottes de Dunhuang abritent aussi un vaste ensemble de sculptures, dont la plupart sont en argile. Les sculptures de la dynastie des Tang (618-907) sont particulièrement riches et précieuses. Depuis les Wei du Nord, le style a évolué : beaucoup plus réaliste, la statuaire bouddhique s humanise. Les bouddhas expriment désormais la douceur et la bonté. Les boddhisattvas. Féminisés, sourient gracieusement sous leurs souples vêtements richement décorés. Les corps sont finement modelés, non sans une certaine sensualité.
L’apparition du bouddhisme au Japon
Convertie an bouddhisme par la Chine dès le IVe siècle, la Corée joua un rôle important dans la transmission de cette nouvelle religion au Japon. Progressivement, le bouddhisme japonais va s’éloigner de ses modèles chinois et coréen, se propageant sous la forme de différentes sectes, qui vont connaître un grand succès, tant dans I aristocratie que dans le peuple.
Des débuts à l’age d’or de Nara
Aux images étrangères venues du continent Voisin vont succéder, dès le MF siècle, des statues en bois ou en bronze doré. L’une des plus célèbres, due au sculpteur Tori, reprend le hiératisme et le sourire mystique des bouddhas chinois. Mais rapidement les visages s’humanisent et, dans ce nouvel élan vers le réalisme, les vêtements retombent légèrement, comme agités par une brise.
La sculpture japonaise atteint son âge d’or au VIII siècle, durant la période de Nara.
Dans un contexte d’intense ferveur bouddhique, des ensembles de statues monumentales sont dressés au centre des temples. La conquête du mouvement est accomplie, et les bodhisattvas se déhanchent avec grâce.
Les sculpteurs japonais excellent dans la représentation de Rois-Gardiens, protecteurs du monde bouddhique, dont les visages courroucés et la cuirasse rutilante repoussent les ennemis. Ils témoignent des liens intenses entre la Chine des Tang et la cour de Nara.
Empruntant à la Chine l’art du laque sec et de la statuaire en argile, les sculpteurs japonais réalisent des portraits de moines d une grande sérénité, comme la statue du moine Ganjin.
Le IX siècle à Kyoto
Peu à peu le sculpteur japonais se spécialise dans la statuaire en bois, créant un style de Bouddha plus massif, aux vêtements stylisés, imposant et puissant. Avec le transfert de la cour à Kyoto, au IXfsiècle, 011 assiste à l’apparition d’un art de cour extrêmement raffiné, dont JOchO est le meilleur représentant. Les divinités sculptées dans des blocs de bois sont délicatement colorées selon la mode de l’époque. Au fond des temples, d élégantes images du Bouddha Amida se dressent sous des dais précieux, entourées de figures musiciennes évoquant le paradis.
Un réalisme guerrier
Lorsque les guerriers prennent le pouvoir au Japon au Mil1‘ siècle, les sculpteurs préfèrent un réalisme plus brutal. en accord avec la nouvelle caste des samouraïs. Les corps des bouddhas expriment la force, la spiritualité du personnage se concentrant dans le visage. Le sculpteur Jôkei réalise des gardiens aux muscles noueux, aux yeux de cristal incrusté, d’un naturalisme vigoureux et sévère.
Après le XIVe siècle, la sculpture japonaise perd de sa vigueur et la peinture deviendra alors le mode d’expression privilégié.
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