L'Art : les mosquées
Dans la cité de La Mecque en Arabie Saoudite, Mahomet, à l’âge de quarante ans, commence à prêcher aux hommes de sa tribu la parole que Dieu lui a révélée et dictée en arabe. C’est la dernière les grandes religions révélées, l’islam; elle fut recueillie plus tard dans le Coran, et ceux qui y adhèrent sont appelés musulmans. Après la mort de Mahomet, en 632, ses successeurs prirent en main Etat religieux qu’il avait fondé, et dirigèrent les tribus bédouines hors de la péninsule. En peu de temps, les Arabes occupèrent la Syrie et la Palestine, puis l’Egypte et la Perse. L’Afrique du Nord. L’Espagne. Remontant vers le nord, ils sont arrêtés en 732 par Charles Martel à Poitiers. Un siècle après la mort du prophète Mahomet, l’empire musulman s’étend, au sud de la Méditerranée, des rives de l’Atlantique jusqu’aux frontières de 1’ Inde.
Les lieux pour la prière, les mosquées allaient, en même temps, couvrir cet immense territoire. La variété de styles de cette architecture islamique reflète l’habileté des artisans des pays dans lesquels les monuments ont été édifiés : emploi de la brique ou de la pierre, voûtes ou coupoles, décor de stuc, de mosaïque ou de céramique émaillée.
La maison de Mahomet à Medine est, selon la tradition, le premier lieu de réunion des croyants, qui se prosternent, pour prier, dans la cour intérieure, couverte de palmes pour la protéger du soleil. De plus en plus grande, la mosquée devient alors le centre religieux et politique, et le lieu d’enseignement du Coran.
Le seul impératif était de mettre en évidence la qibla : la direction de La Mecque, vers laquelle devait se diriger la prière. La salle de prière est rectangulaire, recouverte d’une toiture. On y pénètre par des entrées disposées sur l’un des grands côtés du rectangle, face au mur de la qibla vers lequel se tournent les fidèles. Cette salle s’ouvre généralement sur une cour, qui peut être agrémentée de portiques sur les trois autres côtés : c’est ainsi que se présentait la grande mosquée de koufa (Iraq), reconstruite en 670, qui définit les règles à suivre pour les siècles à venir.
Le mihrab. une niche concave encadrée par un are, est introduit dans le mur de la qibla pour mieux marquer la direction de La Mecque. Très tôt un minaret, sorte de tour destinée à l’appel à la prière, et en même temps témoignage matériel du triomphe de 1 islam, fut construit à côté de la mosquée.
La Grande Mosquée des Omeyades, à Damas (Syrie), est la plus ancienne qui soit parvenue jusqu’à nous. Construite entre 705 et 715, sur le site de l’ancienne basilique de Saint-Jean Baptiste, elle est constituée d’une cour, entourée de portiques sur trois côtés, sur laquelle ouvre la salle de prière. A 1 intérieur, la mosquée est ornée d’un haut soubassement en tablettes de marbre au-dessus duquel prend place un riche décor de mosaïques, d’où est bannie, conformément aux préceptes du Coran, toute représentation humaine ou animale. On y admire donc des paysages urbains et de riches motifs végétaux, sans doute dus au talent d’artistes byzantins.
Elevée au milieu du IXe siècle, la Grande Mosquée de Samarra (Iraq) est la plus grande mosquée jamais construite. Elle était comprise dans une enceinte, la ziyada, qui avait pour but d’isoler la mosquée de la vie citadine. 11 ne reste de I édifice que les murs extérieurs, construits en briques cuites, renforcés de tours décorées de reliefs en stuc, et le célèbre minaret de forme conique connu sous le nom d’al-Malouiya(la Spirale). Le modèle de Samarra
se répandit à travers tout l’empire islamique : la mosquée d’al-Qataï au Caire (Egypte), construite entre 876 et 879. Possède aussi une ziyada. un minaret en forme de spirale et une salle de prière très profonde, suivant l’ exemple mésopotamien.
La Grande Mosquée de Kairouan (Tunisie), reconstruite en 836, s agrandit encore et offre une particularité nouvelle qui sera imitée par la suite, surtout en Afrique du Nord : la profonde salle de prière est divisée en dix-sept nefs dont les arcades sont perpendiculaires au mur de la qibla.
Au XIe siècle, avec la dynastie des Seldjoukides, qui représentent la première époque de l’histoire des Turcs, apparaît, dans la partie orientale du territoire musulman, un nouveau type de mosquée, inspiré de l’architecture perse : la mosquée à quatre ivan, c est-à-dire à quatre arcs, ouvrant sur chaque côté d une cour centrale la salle à coupole, où se trouve le mur de la qibla et le mihrab, est précédée d un ivan. La cour devient alors véritablement le centre de la mosquée persane, le lieu où règnent la beauté et le calme; derrière chaque ivan. qui sert de lieu de passage, de seuil, on découvre les salles de prière rectangulaires. Ce plan sera celui de la mosquée du Vendredi, construite au XIesiècle, puis, plus tard de la mosquée du Shah (1610), situées toutes deux à Ispahan (Iran) et dotées, à l’intérieur comme à l’extérieur, d’un riche décor de céramique émaillée aux couleurs resplendissantes.
A la fin du XIVe siècle, les architectes ottomans – après le déclin des Seldjoukides. la dynastie ottomane prend le pouvoir – développent les recherches sur la coupole : elle atteint alors des proportions monumentales, qui en font la caractéristique principale de ce type de mosquées. A Istanbul, en Turquie, la mosquée Suleymaniye et son énorme coupole, construites de 1550 à 1556 par l’architecte Sinan, dominent la Corne d’Or; la mosquée du Sultan Ahmed (1609-1617), dite Mosquée bleue, entièrement revêtue de céramique émaillée, a de nombreuses coupoles qui couronnent les larges espaces de la salle de prière, et s’étagent à l’extérieur par degrés.
Vidéo : L’Art : les mosquées
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