Les mouvement dans la peinture : Art vidéo
CONTEXTE
l’art vidéo apparait aux États-Unis et en Europe se situe vers 1963 et traverse les grands courants de l’époque (Fluxus, art conceptuel, performance, minimalisme…). Les artistes américains, autour de 1958, font éclater les conceptions traditionnelles de l’art (Rauschenberg et Warhol du Pop art, le dadaïste Wesselmann incorpore des postes de télévision à ses tableaux). La télévision envahit de plus en plus la vie quotidienne de l’Américain moyen.
« Créer une œuvre d’art, c’est de plus en plus établir une convergence entre art et technique ». (Clément Greenberg, critique d’art). Nam June Paik et Wolf Vostell réalisent les premières productions artistiques vidéo en provocant la perturbation d’images télévisées. En 1969, la première exposition d’art vidéo s’intitule « T.V. as a Creative Medium ». « Art vidéo confrontation 74 » est le premier Festival international d’art vidéo.
Les vidéastes enrichissent la vidéo, de cinéma, de littérature, de musique, de théâtre. L’LN.A. (Institut National de l’audio-visuel) est créé. Durant les années 80 et 90, la vidéo ne se contente plus des seules caractéristiques techniques de l’image. Médium artistique, elle trouve désormais sa place aux côtés de la photographie et du cinéma.
CARACTÉRISTIQUES
L’art vidéo peut se définir comme une production d’images issues de la transcription de variations électriques en données lumineuses, obtenues par l’utilisation d’une caméra électronique (images et sons) reliée à un magnétoscope, branchée à un moniteur (écran de télévision) ou à un synthétiseur d’images ou à un ordinateur. Celles-ci sont soit fixes (arrêt sur image) soit en mouvement, enregistrées et diffusées en temps réel ou différé, traitées électroniquement (coloration artificielle, déformation, incrustation, trucage, feedback…) ou encore réalisées sur ordinateur (images de synthèse), au format du moniteur, ou projetées et agrandies sur un mur (années 1970), ou sur grands écrans vidéo (années 1980). Les installations vidéo, les vidéo-sculptures et les vidéo-environnements utilisent un ou plusieurs moniteurs, parfois posés sur le côté, incliné ou droits, placés entre des objets de tous genres et diffusent une ou plusieurs bandes. Le spectateur est « intégré » et sollicité par la mise en scène.
Les vidéastes portent un regard critique sur la société et la televisor officielle. Ils produisent des images sur la vie en général. Dans les années 70, les artistes explorent la bande magnétique et le direct. Dans les années 80 et 90, les artistes continuent d’innover et s’approprier les inventions techniques : paluche (minicaméra vidéo cylindrique 300 grammmes), image de synthèse, image virtuelle, infographie, palette graphique, images numériques, hybrides, virtuelles, CD-ROM, multimédia
ARTISTES
LES PIONNIERS
Nam June Paik
(né en 1932), d’origine coréenne, le « pape » de la vidéo réalise les premières distorsions d’images, en approchant un aime du tube cathodique. Il privilégie les installations vidéo et la vidéo sculpture. Paik construit le premier synthétiseur d’images et de sons et mi au point une technique de « collage » d’images et de sons. L’Allemand Wolf Vostell (1932-1998) participe avec Paik aux distorsions d’images. Il enregistre des décollages électroniques sur une pellicule u 16 mm. Il dérègle l’appareil télévisé, le transforme, le détruit partiellement et l’inclut à un environnement artistique.
France
J.-C. Averty
(né en 1928) invente le collage électronique. Il est pionnier de l’image télévisuelle et l’annonciateur du futur bala; électronique des images.
J.-L. Godard
(né en 1930) utilise la vidéo pour une mise en abîme « filmer le film dans le film » et pour rénover l’image.
Michel Jaffrenou
(né en 1944) crée la première pièce de « vidéo théâtre (deux acteurs et deux moniteurs) et Vidéopérette (spectacle vidéo), 19P3 Grand voyageur, Robert Cahen (né en 1945) sculpte le temps, par des ralentis hardis, en piégeant l’espace géographique dans des « carnets 1 bords » (Hong Kong song, 1989).
Thierry Kuntzel
(né en 1948) propose des formes douces, contraires l’imagerie télévisuelle, faites de contours, de manques et d’apparitions L’imprécision et l’immatérialité caractérisent son art (Nostos 1, 1979. Alain Bourges (né en 1957) téléphage militant, brille dans le mouvement « scratch vidéo » : ses emprunts dans le flux télévisuel, ses collages ravageurs, couplés à des injections de haute littérature, dévoilent l’inconscient sexuel des fictions de masse (Emma ou le désir du monstre, 198
Pierrick Sorin (né en 1960) prend pour cible la « cupidité » du spectateur, la « vieille » peinture, l’art contemporain, les « gens » du monde l’art. Malchanceux, burlesque ou agressif, il interpelle le spectateur dans La Belle peinture est derrière vous, 1989.Il donne à son art, jusqu’à excréments (Oui mais j’ai envie, 1988).
États-Unis
Joan Jonas
(née en 1936) interroge la perception du spectateur sur l’identité des objets et des êtres (Left Side/Right Side, 1972, visage séparé deux par une ligne médiane, virtuelle).
Vito Acconci
(né en 1940) projette ses attitudes et gestes répétitifs (s’asseoir, se coucher… Bande Vidéo, 1971). Il invective le « regardeur- regardé » en le fixant. Il génère des tensions corporelles et psychologiques. Peter Campus (né en 1937) projette sur un mur l’image fortement agrandie du visiteur (Men et Dor, 1975).
Bruce Nauman
(né en 1941) intègre le spectateur dans des corridors vides. Il s’y voit de dos ou devient de plus en plus petit au fur et à mesure qu’il s’approche du moniteur – (Live/Taped Vidéo Corridor, 1969-1970).
Dan Graham
(né en 1942), un des pionniers de la performance et de l’art vidéo, intègre le public dans ses dispositifs en prise directe. Il perd le spectateur dans des espaces architecturaux (Miror-Window-Corner Piece, 1974). Bill Viola (né en 1951) est talentueux par la qualité, la quantité et l’inventivité technologique de ses œuvres. Il saisit l’être humain dans son entité, dans sa matérialité : la mort, le nouveau-né, les quatre éléments et leur matérialité, (mirages dans le Sahara, homme nu nageant dans une immensité d’eau). La thématique principale de Gary Hill (né en 1951) porte sur l’image et le langage : le corps est le lieu de l’inscription matérielle du langage. Hill crée des correspondances plastiques et sonores : des murmures, des bruissements de pages de livres. Sur des visages parcellaires, des visages mobiles, composés de pages de livres, se muent en anamorphoses.
Tony Oursler
(né en 1957) met en scène « le théâtre du monde ». Ses vidéos, ancrées dans le quotidien, montrent le cycle des émotions (peur, excitation sexuelle, joie…). Le public se confronte à des yeux immenses, écoute les chuchotements, fuit les hurlements… Sa « poupée » Dummy, mannequin mou de chiffons prend vie par projection vidéo d’images et de sons. Dans ses environnements sculpturaux, les images sont projetées sur des sphères en fibre de verre (un globe oculaire, un crâne d’où des colliers sortent des orbites…).
Suisse
Pipilotti Rist
(née en 1962) aborde la question de l’identité de la femme à travers son corps : images sensuelles, porteuses de rêves et de toutes les potentialités du corps féminin (douceur, érotisme, sensualité, désirs…), volupté de l’eau et de la couleur bleue, angoisses et douleurs.
OEUVRES
T.V. dé/collage
Vostell, 1963, Smolin Galerie, New York Zen for TV, Nam June Paik, 1963,
Centres
Acconci, 1971, Electronic Intermix, New York Present Continous Past, Graham, 1974, Centre Georges-Pompidou
Impressions d’Afrique
d’après Raymond Roussel, Averty, 1977, INA. Le plein de plumes, Jaffrenou, 1980,
La Belle peinture est derrière vous
Sorin, 1989, Heaven and Earth, Viola, 1992,
Circular Breathing
Hill, 1994, Drowning, Oursler, 1995.
Sip my Ocean
Rist, 1996, musée des Beaux-arts, Montréal, 2000.
Vidéo : Les mouvement dans la peinture : Art vidéo
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