Les mouvement dans la peinture : Nouveau Realisme: nouveau réalisme caractéristiques
CONTEXTE
Pierre Restany, critique d’art français, publie le Premier Manifeste du Nouveau Réalisme en 1960 à Paris et à Milan, et le Second Manifesta en 1961 à Paris. Il y exprime la situation artistique! du moment : « Nous assistons aujourd’hui à l’épuisement, à la sclérose de] tous les vocabulaires établis, de tous les langages»! de tous les styles (…), la peinture de chevalet (…) al fait son temps. Que nous propose-t-on par ailleurs ? La passionnante aventure du réel perçu en soi et non à travers le prisme de la] transcription conceptuelle ou imaginative. Quelle en est la marque ?l L’introduction d’un relais sociologique au stade essentiel de la communication. La sociologie vient au secours de la conscience et du hasard, que se soit au niveau du choix ou de la lacération de l’affiche, de l’allure d’un objet, d’une ordure de ménage ou d’un déche: de salon (…). » Cette déclaration constitutive du mouvement es: écrite dans l’appartement d’Yves Klein, artiste fondateur du mouvement. Le nouveau réalisme est une « nouvelle approche perceptive du réel ». Le texte porte la signature de dix artistes sur les treize do; groupe : Arman, César (sculpteur), Christo (empaqueteur), Gérard Deschamps, François Dufrêne, Raymond Hains, Yves Klein, Martial Raysse, Mimmo Rotella, Niki de Saint-Phalle (sculpteur), Daniel Spœrri, Jean Tinguely (sculpteur), Jacques de La Villeglé.
Pierre Restany situe les nouveaux réalistes dans le droit fil des ready-made de Marcel Duchamp (-> DADA). Plongés dans le monde réel citadin, les artistes le représentent tel- qu’il est, tragique, hédoniste. Ils détournent les produits et les objets de la société qui les entourent vers un usage esthétique ou les représentent tel quels. L’intervention de l’artiste semble parfois minime. Aussitôt approprié par l’artiste, le morceau de réalité prend un caractère sociologique. De 1960 à 1970, de très nombreux artistes français adhèrent à cette esthétique. En 1962, une exposition « Nouveau Réalisme » arrive à New York. Elle relance le dialogue esthétique et polémique entre Nouveau Réalisme et pop art. À la mort d’Yves Klein en 1962, le- mouvement est très ébranlé, il sera dissous officiellement en 1970.
CARACTÉRISTIQUES
Les artistes utilisent des supports variés : toile, papier, métal et panneau de bois lorsque la technique est mixte (objet et/ou peinture). Les œuvres en deux dimensions sont plus rares que les sculptures. Ils choisissent la peinture acrylique, la technique photographique ou la sérigraphie. Les peintres représentent la réalité, la société de consommation, mais aussi les paysages urbains et de banlieues, les portraits célèbres, contemporains ou du passé et le corps de la femme. Les « affichistes » privilégient les mots et les images politiques (la guerre d’Algérie), des portraits célèbres, des personnages et des sujets de la vie quotidienne, scientifiques ou sportifs. Les « assembleurs » s’intéressent à la nourriture, aux sous-vêtements féminins, aux pièces métalliques usagées, aux instruments de musique, etc. Ils aiment les couleurs vives, pures et mêmes agressives. Le bleu outremer « appartient » à Klein. La lumière artificielle du néon rehausse les couleurs acryliques.
ARTISTES
PEINTRES
Martial Raysse
(né en 1936) compose des assemblages dans une technique mixte, proche du pop art. Il pastiche des images célèbres avec des couleurs criardes (Odalisque d’Ingres). Il assemble des objets en plastique, matériau commun de la production de masse, rehaussés de couleurs vives semblables aux objets publicitaires flambant neufs, image d’un monde artificiel, jeune et beau, qui échappe au temps, à la vie qui passe.
Yves Klein
(1928-1962) fonde son œuvre à partir de 1957 sur la monochromie bleu outremer intense. Il s’approprie ce bleu cosmique, révélateur de sa quête de l’absolu et y associe le corps humain. Il crée ce qu’il appelle les « femmes pinceaux » ; elles immortalisent, sur des toiles, sous sa direction, leurs empreintes corporelles bleues.
ASSEMBLEURS
Arman
(Armand Fernandez, dit, né en 1928) commence à réaliser des assemblages en 1961. Sa technique consiste à casser et assembler ensuite sur toile des objets de la vie quotidienne : chaise, contrebasse, violon brisé, éclaté, découpé en fines tranches, etc., intitulés « Colères ». Il accumule et empile des objets sans valeur : capsules de bouteille, boîtes vitrées, morceaux de plastique transparent.
Daniel Spœrri
(né en 1930) crée un genre nouveau en 1962 intitulé EAT ART, littéralement « art du manger ». Il organise des déjeuners dans la galerie Eat Art Galerie à Francfort puis réalise des « tableaux-pièges. » des bas-reliefs, éléments sociologiques constitués de plateaux laissés tels quels après un repas. Il colle les éléments, bols, verres, assiettes, cendriers et mégots, pourboires sur le plateau, accrochés ensuite verticalement au mur.
Gérard Deschamps
(né en 1937) réalise des tableaux-assemblages avec des sous-vêtements roses, des blindages usés, des débris d’avions, des tôles brûlantes (de couleurs vives), ses « bananes » – représentations géantes métalliques et ironiques des décorations militaires – ou encore des assemblages de ballons de plage.
AFFICHISTES
Jacques de La Villeglé
(né en 1926) constitue un « véritable journal de la peau des murs », matériau documentaire sociologique de la vie moderne, lacéré par l’homme de la rue lors d’un « geste libérateur » (Pierre Restany). L’artiste choisit l’esthétisme des affiches, les couleurs vives et expressives qu’il lacère à son tour.
Raymond Hains
(né en 1926) choisit non pas l’esthétisme des affiches comme Jacques de la Villeglé mais les mots et slogans déchirés. Il réalise aussi des photographies à travers des trames de verre entraînant un éclatement kaléidoscopique de l’image, affiches lacérées, palissades ou tôles.
François Dufrêne
(1930-1982) met en image l’expression de l’« envers du problème ». En effet, il présente le dos des affiches aux couleurs subtiles et pastels, aux contours diffus dûs à la colle et à l’humidité des murs.
L’Italien Mimmo Rotella (né en 1918) réalise à Rome ses premiers tableaux d’affiches puis vient à Paris. Il sélectionne des affiches représentant des personnalités, des portraits de cinéma, de stars ou d’hommes politiques, très hautes en couleurs.
ŒUVRES
Soudain l’été dernier
Raysse, 1963, Musée national d’Art moderne, Centre Georges- Pompidou, Paris.
Contrebasse éclatée
Arman, 1961, collection de l’artiste, Paris.
Le Petit Déjeuner de Kichka
Spœrri, 1960, Muséum of Modem Art, New York.
Cet homme est dangereux
Hains, 1957, collection de l’artiste.
Anthropométrie de l’époque bleue
Klein, 1960, Musée national d’Art moderne, Centre Georges-Pompidou, Paris.
Hommage au Président Kennedy
Rotella, 1963, collection privée, Paris.
Vidéo : Les mouvement dans la peinture : Nouveau Realisme
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