Matériaux éphémères

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Nous considérons souvent les objets d’un simple point de vue fonctionnel ; ce n’est que lorsqu’ils sont sortis de leur contexte que nous découvrons leur attrait. Le rebut de notre société de consommation est souvent avidement recherché dans le tiers-monde. Dans l’Hindu Kush, les dents des fermetures éclair servent ainsi à faire des bordures, comme d’ailleurs les perles en plastique et les boutons des marins anglais, tandis que les capsules de bouteille, ou les boîtes de Coca-Cola aplaties, sont très prisées en Nouvelle-Guinée, où elles servent à décorer les vêtements.

Objets naturels:

Les humains s’ornent de fleurs depuis des temps immémoriaux : dans les cheveux, les coiffures, ou fixées sur les vêtements, elles ajoutent une note de beauté transitoire. Elles peuvent indiquer,
comme à Tahiti, qu’une femme est libre ou non ; dans les Highlands d’Ecosse, avant que se répandent les tartans propres à certains clans, elles marquaient l’affiliation à tel ou tel groupe.
Bien d’autres objets naturels sont utilisés dans les mêmes buts. Certains, ainsi ces graines qu’on appelle larmes-de- Job, peuvent durer des années ; d’autres, comme les élytres irisées de certains scarabées, sont très fragiles.

Protection magique:

C’est dans les vallées montagneuses du Kohistan pakistanais qu’on trouvera les matériaux les plus incongrus sur les vêtements des enfants. Pour les protéger des forces mauvaises, toutes sortes de talismans sont attachés à des coiffures, des robes ou des chemises ; tout objet brillant – verre, bouton, pièce de monnaie – fera l’affaire pour détourner le mauvais oeil. On va jusqu’à coudre ainsi les médaillons métalliques des bouteilles de « Brut » de Fabergé !