L’art pariétal: l'art pariétal
L’art pariétal
L’art pariétal est l’ensemble des œuvres exécutées par les hommes de la préhistoire sur les parois des cavernes. Ils ont représenté les animaux qu’ils chassaient et des signes abstraits – traces de rites magiques ou volonté de laisser son empreinte – qui nous semblent encore très mystérieux.
Les premières découvertes:
Les hommes préhistoriques ont commencé à dessiner et à peindre sur les murs des grottes il y a plus de 20 000 ans. Jusqu’à la fin du XIX’ siècle, l’authenticité de ces peintures fut
contestée. On attribuait ces signes et ces dessins à de mauvais plaisants ou à de vagues ancêtres venus de l’Antiquité. C’est seulement en 1902, avec les découvertes en Dordogne des grottes ornées des Combarelles et de Font-de-Gaume, que la réalité de la peinture <• préhistorique •> fut admise. Les hommes de la préhistoire gravaient, dessinaient et coloriaient les murs de leurs abris. Aujourd’hui, la datation de ces peintures rupestres est menée avec des moyens techniques rigoureux et précis. L’utilisation de la méthode du radiocarbone (carbone 14) permet aux chercheurs de calculer l’âge des corps organiques présents dans les peintures.
Les inventions techniques:
Le peintre travaille avec des moyens rudimentaires. Il fabrique lui-même ses pinceaux – de simples tiges mâchouillées, pour faire éclater les fibres de bois et les transformer en « étoupe », ou une petite branche sur laquelle il fixe des herbes sèches ou des poils. Pour la peinture, trois couleurs de base sont tirées de pierres colorées. Il concasse et pulvérise ces pierres pour les transformer en fine poussière. Cette poudre, mélangée à de la graisse et à de l’eau, constitue une excellente pâte colorante qui peut traverser les âges sans perdre ni son éclat ni sa brillance.
Le peintre peut également mettre cette poudre colorée dans sa bouche et la propulser violemment sur la paroi en soufflant dans une tige ou un os creux. La main qui s’interpose devient un pochoir et laisse son image en creux. Les lignes sont successivement gravées puis tracées au charbon. Pour suggérer des effets de volume, le peintre exploite les anfractuosités du rocher. Il modèle sa représentation en dessinant le ventre d’un animal sur la rondeur d’une bosse de la
paroi.
L’art, les rites et les croyances:
Différentes significations s’opposent. Les préhistoriens du XIX’ siècle considèrent l’art rupestre comme le témoignage d’une simple activité esthétique : l’homme préhistorique peint exclusivement pour le plaisir de peindre. En 1903, Salomon Reinach propose une interprétation sacrée et magique de ces peintures : dessiner pour posséder. Il envisage un rite secret, une magie de la chasse qui donnerait à l’homme le pouvoir de domination sur l’animal au moment de sa découverte et de sa capture. Certaines analyses plus récentes envisagent des rites de fertilité se déroulant dans les grottes transformées en sanctuaires, abritées et closes.
Lascaux, la perspective tordue
Lascaux
Le 12 septembre 1940, quatre jeunes garçons en vacances dans le village de Montignac, en Dordogne, découvrent l’ensemble de la grotte de Lascaux. L’abbé Henri Breuil, préhistorien, vient, la même année, étudier sur place les peintures rupestres. Il décrit les caractéristiques du dessin et invente le terme de « perspective tordue » : l’animal est représenté immobile, en position de profil « absolu », mais pour faciliter la lecture du dessin, les cornes, l’œil et les sabots sont vus de face.
La représentation picturale
Les cornes sont vues de trois quarts : l’une en forme de C et l’autre en forme de S ; le mufle est représenté par un C souligné par le court trait de la lèvre inférieure . Une oreille poignard est plantée derrière les ramures. Le décrochement des lignes du dessin du ventre évoque la profondeur de l’arrière- plan occupé par les pattes du fond