L'Art : Bernin Gian Lorenzo Bernini, dit 1598-1680 peintre, sculpteur et architecte
Dans l’atelier de sculpture de son père, qui s’installe à Rome en 1605, le jeune Bernin, instruit par son père et par l’étude passionnée des œuvres de la Renaissance et de l’Antiquité, fait preuve très tôt de dons étonnants qui lui assurent la protection du cardinal Borghese. Pour lui, entre vingt et vingt-cinq ans, il sculpte dans le marbre quatre groupes
dont Apollon et Daphné (1622- 1625), au mouvement élégant et dynamique, où la vie semble surgir de la pierre. C’est grâce à la protection et aux commandes des papes que Bernin joue un rôle de premier ordre dans la vie artistique de Rome. Avec Urbain VIII, élu pape en 1623, et surtout Alexandre VII, élu en 1655, une heureuse collaboration s établit entre l’artiste et la papauté. Elle commence en 1624, lorsqu’Urbain VIII lui commande un baldaquin destiné à surmonter l’autel de saint Pierre, considéré comme le premier des papes, dans la basilique Saint-Pierre du Vatican. Il réalise son premier chef-d’œuvre : quatre colonnes de bronze torsadées sortent du sol, soutiennent le dais et animent l’immense espace, sous la coupole construite par Michel-Ange au siècle précédent.
Quelques années plus tard, en 1629, Bernin est nommé architecte de Saint-Pierre, dont les travaux de reconstruction ont commencé au début de la Renaissance. A partir de cette nomination, il va réussir, d’une manière parfaite, jamais atteinte avant lui, l’alliance de l’architecture, de la sculpture et de la peinture. Sa personnalité domine alors toute la vie artistique de Rome. Bernin, par la grandeur, la puissance et la vitalité de son œuvre tout entière, est le fondateur du baroque italien.
Architecte, créateur de décors et de mises en scène grandioses, il donne à Saint-Pierre du Vatican son visage définitif. Après Le Baldaquin, il rénove entre 1627 et 1641 la croisée du transept, là où se croisent les deux bras de la croix qui forment l’église.
Il anime les quatre piliers de la coupole de loggias et de statues colossales représentant des saints, dont les reliques sont installées dans des chapelles, à l’étage supérieur. Le Baldaquin et la croisée rappellent la Passion du Christ et le rôle de saint Pierre.
Entre 1656 et 1665, il aménage le parvis de la basilique en construisant sur le plan d’une ellipse une colonnade constituée de quatre rangs de colonnes, surmontée de cent quarante statues de saints qui rythment la balustrade et accueillent les foules au cœur du Vatican (p. 62).
Pour l’église Saint-André-du- Quirinal, commencée eu 1658 et achevée en 1670, Bernin décide d’un plan Octogonal original, annoncé dès l’entrée par le portique convexe. A l’intérieur, l’axe principal est souligné par des chapelles qui rythment l’espace. Toutes les lignes de l’architecture se dirigent vers l’autel, où la statue de saint André semble monter au ciel.
Invité par Louis XIV en 1665 pour l’aménagement du Louvre, il se rend à Paris où il réside quatre mois. Accueilli avec les honneurs de la cour royale, il propose un projet grandiose d une façade en courbe. Trop éloigné du goût français de l’époque, le projet sera abandonné. Avant de retourner en Italie, il réalise une statue équestre de Louis XIV, installée aujourd’hui devant le Louvre.
S’il domine l’architecture, Bernin domine aussi la sculpture de l’Italie du XVIIe siècle. Aux groupes inspirés de l’Antiquité comme L’Enlèvement de Proserpine succèdent, vers 1630. des bustes sculptés dans le marbre. Il surprend les personnages dans leur intimité ou dans la force de l’action, fixant pour l’éternité leur personnalité. Il installe dans les églises, au point fort de l’architecture, dans des niches ou au-dessus des autels, les tombeaux des papes, comme Le Monument d’Urbain VIII, achevé en 1647, ou des statues aux mises en scène spectaculaires comme l’extraordinaire Extase de sainte Thérèse pour l’église Sainte – Marie- de – la- Victoire.
Dans la ville, au cœur des places romaines, il édifie des fontaines animées d’imposants groupes monumentaux : la fontaine des Quatre-Fleuves de la place Navone, réalisée entre 1641 et 1651, a été commandée par le pape Innocent X. Surmontée d’un obélisque égyptien, elle s’intègre dans la place. L’eau qui jaillit de la fontaine et le dynamisme des figures représentant les quatre fleuves répondent à la façade de l’église Sainte-Agnès et créent un espace varié et plein de vie.
Cet homme, à l’imagination toujours en éveil, a su faire vivre le marbre et le bronze, créer de vastes et grandioses décors, donner à l’architecture la dimension du sacré et à l’art baroque ses titres de gloire ■
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