La composition
La composition:
Lorsqu’il fait ses premiers dessins préparatoires, le peintre agence et combine entre eux les éléments de sa peinture. Il détermine l’ordre, les répétitions et les correspondances formelles avec le format et la taille de l’œuvre. Cette phase de construction interne conditionne le regard du spectateur dans la lecture du tableau.
Les lignes de force et l’ordonnancement:
mm Les lignes de force dirigent l’organisation spatiale du tableau. Elles construisent l’équilibre de l’image. Ce sont des axes tracés réellement dans l’image (ligne d’horizon, bord de mur, etc.) ou induits virtuellement par la lecture des plans et des masses colorées (limites de contraste, zones de lumière, etc.). Il existe deux grands types d’ordonnancement d’un tableau.
– L’ordonnancement statique est déterminé par des lignes droites parallèles et orthogonales à la bordure du cadre. Les lignes de force donnent une sensation d’ordre et de stabilité. Les objets et les figures se succèdent régulièrement sur un axe, horizontal ou vertical, sans décrochements brutaux.
– Le déséquilibre dynamique est dû aux lignes de force posées sur les diagonales du tableau. Elles courent dans tous les sens. Orientées dans des directions opposées, elles contredisent la structure rectiligne du cadre et provoquent une impression de mouvement ou de désordre. L’artiste trace de larges courbes et de grandes arabesques qui traversent le format de part en part.
Les différents types de composition:
En diagonale: La composition est dynamique, elle coupe le tableau en deux, l’oeil est « aspiré » par la ligne oblique.
Circulaire: La composition est centrée sur un détail (portrait). Elle crée un puissant effet de symétrie concentrique.
Triangulaire ou pyramidale: L’image est structurée par les deux côtés du triangle qui conduisent le regard vers le sommet du tableau.
Les rythmes constructifs:
Ce sont les combinaisons et les agencements des éléments du tableau qui ont pour but de conditionner l’expressivité de sa lecture. Le peintre compose un équilibre de longues lignes
d’horizon et d’alignement de larges surfaces planes ou multiplie à profusion des motifs bigarrés et des lignes brisées.
Le centre d’intérêt:
C’est le point de l’image où le spectateur fixe son regard, la partie de la composition autour de laquelle le sujet s’organise : l’œil doit être attiré vers ce centre d’intérêt. Les éléments du tableau sont mis en valeur s’ils se trouvent à proximité.
le nombre d’or et la divine proportion:
La formule de Pythagore:
Pour construire un rectangle parfait (plan d’un temple, format d’un tableau), les artistes cherchent une proportion idéale entre les deux côtés (longueur et largeur). Ils cherchent ainsi à partager assymétriquement une droite dans de justes proportions.
Dans la Grèce antique, l’école du philosophe mathématicien Pythagore trouve une formule algébrique qui détermine la taille idéale de ces deux segments (deux côtés). Le chiffre obtenu par cette formule prendra le nom de nombre d’or (association symbolique avec la pureté de ce métal).
La formule est la suivante : comme AC = AB + BC
on trouve AB / BC = (AB + BC) / BC
donc AB2 = AB + BC2.
En donnant la valeur 1 à BC (le côté le plus petit),
on trouve AB2 – AB = 1, donc AB2 – AB – 1 = 0.
La racine positive de cette équation est
(1+ rasine(5))/2 = 1,618, soit le nombre d’or.
La divine proportion:
Les peintres peuvent utiliser la formule du nombre d’or pour établir les proportions du format du tableau.
Soit le côté AB. On trace en B une droite BC à angle droit de AB tel que BC égale la moitié de AB. Sur CA, on reporte la longueur CB en D. Sur AB, on reporte la longueur AD en E. Les points A, E et B sont en proportion d’or : a /b = (a + b)/ b
Le peintre peut alors choisir les longueurs AE et EB pour construire un format « idéalement » proportionné.
Le nombre d’or détermine aussi l’emplacement « idéal » des axes de composition. L’artiste calcule sur chaque côté du tableau la place du nombre d’or (alpha).
Il trace ensuite virtuellement l’axe sur lequel il va composer les détails importants de l’image. Cette proportion esthétique exprime la beauté parfaite et divine pour les Anciens.
Une formule toujours d’actualité:
La formule est maintenue au Moyen Âge par les bâtisseurs qui la transmettent aux peintres de la Renaissance. Elle est étudiée et mise en application par Léonard de Vinci et Albrecht Dürer.
Délaissée par la suite, il faut attendre les débuts du XXe siècle pour retrouver l’usage de la divine proportion. Jacques Villon (1875-1963) organise en 1912 l’exposition de la Section d’or. Cette exposition réunit les peintres cubistes qui raisonnent sur les principes d’harmonie du nombre d’or.
Aujourd’hui, l’usage de la divine proportion est encore d’actualité pour les artistes qui s’inspirent de la culture classique et revendiquent l’ordre classique hérité de la Grèce antique dans la fabrication des formats et la composition de l’image peinte.
Vidéo : La composition
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : La composition