Textiles avec coquillages
Depuis la préhistoire, on se sert des coquillages pour orner des vêtements, ou comme bijoux – entiers, en perles, découpés en disques -, et ce dans pratiquement toutes les régions de la planète ; objets d’échanges commerciaux, ils ont parfois fait de longs voyages depuis leur lieu d’origine. On en utilise de très nombreux, mais quelques-uns méritent des commentaires plus précis.
Cauri:
Le cauri, Cyprarea moneta, très abondant dans l’Océan indien, est depuis près de 4000 ans utilisé comme monnaie dans certaines régions d’Afrique ou du sud de l’Asie, en partie à cause de sa beauté et de sa taille, mais surtout pour des raisons magiques : sa forme même évoque un sexe féminin et par conséquent, en porter assure la fertilité ; il fait également penser à un œil, et perles et talismans de cette sorte passent pour protéger du mauvais œil. Ce qui lui vaut d’être cousu sur des tissus dans des régions aussi éloignées de la mer que le Tibet.
Nacre:
L’intérieur nacré d’un coquillage est composé de multiples couches. Celui de l’huître perlière Pinclada margaritifera, et de deux coquillages univalves, Trochus niloticus et Turbo marmoratus, est d’une telle beauté que tous trois sont très recherchés.
La nacre est d’une dureté inattendue : on peut la couper, la meuler, la polir ou la percer. Elle permet de décorer bien des objets, mais sert surtout à confectionner des boutons. Dans bien des pays, ils ne servent pas qu’à fermer les vêtements, mais sont cousus sur des tissus divers à des fins purement décoratives. De très nombreuses communautés les apprécient, des marchands de quatre saisons de Londres aux peuples des collines du Kohistan pakistanais.
Wampum:
Voilà quatre cents ans, voire davantage, de nombreux peuples indiens des Etats- Unis se servaient de wampums de perles comme monnaie. Ils tissaient également des ceintures ornées de motifs, soit pour envoyer des messages, soit comme moyen de transcrire leurs annales. Parmi les coquillages les plus utilisés, une variante de palourde, Mercenaria mercemaria, très recherchée en raison de sa couleur pourpre, le bulot et, en Californie, l’abalone, Haliotis, aux reflets irisés. L’arrivée des colons et des commerçants européens entraîna peu à peu l’abandon des wampums au profit de perles de verre bon marché.
Vidéo : Textiles avec coquillages
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