Les mouvement dans la peinture : Néo-classicisme
dans le dernier tiers du XVIII siècle, l’inspiration de l’Antiquité s’impose une fois encore dans la vie artistique sous le nom de néoclassicisme. Le courant réagit contre la fantaisie du style rococo, (-> ROCOCO), s’élabore à Rome entre 1760 et 1770 et se propage en Europe jusque vers 1830. Deux Allemands, l’archéologue historien de l’art Johann Joachim Winckelmann et son émule, le peintre Anton Raphaël Mengs, allient le « beau idéal » au contenu vertueux gréco- romain pour réformer la peinture. L’Écossais Gavin Hamilton fréquente le cercle néo-classique à Rome et devient précurseur du mouvement avec Mengs. Au début du xix‘ siècle, l’esthéticien Quatremère de Quincy complète ce programme et Jacques Louis David devient le plus célèbre peintre néo-classique.
Le courant prend ses racines dans la volonté de régénérer la société. L’art, selon Diderot, doit éduquer et « rendre la vertu attrayante, le vice odieux et le ridicule éclatant ». Les tableaux moralisants de Jean- Baptiste Greuze (1725-1805) en témoignent. Parallèlement, les écrits du comte de Caylus, archéologue, et les fouilles en Italie à Herculanum et à Pompéi, relancent la mode de l’Antiquité. Joseph Marie Vien (1716-1809), le maître de Jacques Louis David, illustre cet engouement avec un style encore rococo.
CARACTÉRISTIQUES
Spécialistes des sujets nobles (allégories, mythologie et Antiquité classique), les artistes néo-classiques renouvellent les thèmes de l’histoire romaine grâce à de rigoureuses études archéologiques et illustrent « notamment l’épopée homérique, les récits de Tite-Live et les poèmes de Pétrarque. Les thèmes, utilisés par allusions, glorifient la monarchie, puis les vertus patriotiques de la Révolution. L’espace pictural s’enrichit des artifices du théâtre tragique par les costumes, les mimiques et les gestes éloquents. Les artistes reprennent la construction frontale des bas-reliefs antiques et des fresques d’Herculanum. Les personnages, grands, peu nombreux et espacés, s’étalent en frise au premier plan. Le fond, parallèle à la surface, fait écho au rectangle du cadre par un rappel de motifs géométriques (joints des pierres de taille, pilastres, arêtes et décrochements). Ainsi fermé, l’arrière-plan concentre l’attention du spectateur sur les figures tout en rythmant la scène. Le décor sobre et l’absence d’anecdote mènent à l’essentiel et accusent la sévérité des tableaux néo-classiques.
Les peintres corrigent la nature pour atteindre la perfection. Ce principe appelé « beau idéal », s’inspire des maîtres classiques (Raphaël et Nicolas Poussin) et associe une connaissance irréprochable de l’anatomie et des proportions influencée par les œuvres les plus parfaites de la statuaire gréco-romaine (l’Apollon du Belvédère). Les figures au modelé sculptural sont d’abord dessinées nues sur un réseau linéaire (mise au carreau). Lors de l’élaboration de la peinture, effectuée par étapes successives, certains personnages sont parés de drapés majestueux tandis que d’autres conservent la nudité héroïque.
Une lumière froide enveloppe les personnages. Les gestes violemment éclairés sur un fond sombre se réfèrent au Caravage et renforcent la portée didactique de l’œuvre. La couleur, sans raffinements particuliers, entretient un rapport complémentaire avec le dessin. Elle signifie l’objet, lui confère son degré d’importance dans le tableau et sert accessoirement à souligner le modelé. La surface du tableau reste parfaitement lisse et le métier du peintre impersonnel.
ARTISTES
Allemagne
Bien qu’initiateur du mouvement, Anton Raphaël Mengs (1728-1779 n’est pas l’artiste le plus représentatif.
Danemark
Christoffer Wilhelm Eckersberg (1783-1853) étudie auprès de David puis à Rome, et applique un néo-classicisme élégant dans le paysage et le portrait.
Grande-Bretagne
L’Ecossais Gavin Hamilton (1723-1798), l’un des fondateurs du néoclassicisme, réalise l’une des œuvres manifeste aujourd’hui disparue.
France
Jean-François Pierre Peyron (1744-1814) s’inspire de Poussin et peint avec talent dans une gamme froide.
Jacques Louis David (1748-1825) devient le chef de file du néo-classicisme et s’attache à une représentation réaliste du décor et des détails anatomiques (veines saillantes).
Jean-Baptiste Régnault (1754-1829) affectionne les sujets mythologiques traités avec grâce et pureté.
Pierre-Narcisse Guérin (Baron, 1774-1833), peintre d’histoire brillant, associe poésie et pureté classique.
Italie
Le Milanais Andréa Appiani (1754-1817) subit l’influence de David.
Russie
L’Académie des beaux-arts de Saint-Pétersbourg inaugure le néo-classicisme officiel avec des artistes tels que Vassili Kouzmitch Chebouïev (1777-1855).
Suisse
Angelica Kauffmann (1741-1807) peint, avec grâce et un faire lisse, quelques sujets d’histoire et des portraits qui lui confèrent une renommée internationale.
ŒUVRES
Le Parnasse, Mengs, 1761, Villa Albani, Rome.
Andromaque pleurant la mort d’Hector, Hamilton, 1761, perdu.
Cornélie, mère des Gracques, Peyron, 1781, musée de Toulouse.
Le Serment des Horaces, David, 1784, -musée du Louvre, Paris.
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